Pour les scientifiques, les sacs d'école ne devraient pas dépasser 10% du poids des écoliers. Mais dans les faits, ce poids est bien souvent dépassé. Une étude américaine a relevé que le cartable pesait en moyenne 8,2% du poids de l'enfant, avec cependant de grandes disparités et une augmentation avec l'âge. De 6,2% à la maternelle, ce rapport passait à 12% en sixième. Au total, plus d'un quart des élèves portait un poids supérieur à 10% de leur poids. Entre la sixième et la troisième, la situation s'améliorerait, le rapport passant à 10-12%, l'augmentation de poids des élèves et le poids stable du cartable expliqueraient cette amélioration. Mais le poids n'est pas seul coupable des lombalgies et autres maux que certains enfants développent. D'autres facteurs ont été identifiés, dont une mauvaise utilisation du cartable (sur une seule épaule et non les deux), le temps de port, le surpoids, la survenue de traumatismes, les antécédents familiaux, la sédentarité ou à l'inverse la pratique intensive de certains sports comme la gymnastique ou le volley-ball. Les filles sont étrangement plus touchées que les garçons sans que puisse réellement être expliquée cette différence. Le cartable innocenté Une autre étude norvégienne portant sur 745 collégiens a conclu que 45% ont rapporté des douleurs au niveau du dos, de la nuque ou des épaules. 6% d'entre eux évoquent de fortes douleurs au niveau du cou et des épaules et 7% des lombalgies sévères. Mais les plaintes les plus importantes n'étaient pas liées aux plus fortes charges, aucune association entre la douleur et la masse n'a été mise en lumière. Selon les résultats, les souffrances étaient plus fortement associées à des facteurs psychosomatiques : symptômes généraux de fatigue, d'indifférence, de migraines associées au stress, ou d'insatisfaction scolaire… La perception du poids du cartable plus que sa masse réelle serait en cause. Un facteur aggravant Des études menées dans 184 écoles par des chercheurs de l'université du Michigan enfoncent le clou. Alors que les cartables représentaient entre 5,7 et 11,4% du poids des élèves (qui préféraient le porter sur une seule épaule, plutôt que les deux), les auteurs ne notent aucune influence du poids du cartable et de la manière de le porter sur les douleurs. Selon eux, la colonne vertébrale peut supporter sans dommage une charge sur un temps court. A la lumière de leur enquête, «l'augmentation de la douleur semble plus être liée à l'âge, au poids et à l'inactivité, mais il n'existe aucune preuve que les cartables puissent causer plus qu'une simple gêne temporaire». Ainsi, le port du cartable agirait plus comme un facteur aggravant que comme un déclencheur du mal de dos. L'âge scolaire étant celui de la croissance, de la formation du corps et de l'apprentissage de certaines attitudes, il apparaît crucial de prévenir au plus tôt les mauvaises habitudes et ne pas entraver le bon développement du dos. A la maison comme à l'école, protéger la colonne vertébrale de son enfant doit être instinctif. Les jeunes qui souffrent de lombalgies ont plus de risques de souffrir des mêmes symptômes à l'âge adulte.