Les Etats-Unis semblent s'acharner de plus en plus sur l'Iran et veulent coûte que coûte la sanctionner sévèrement cette fois. L'affaire prend de nouvelles tournures et l'Iran a besoin du soutien de Moscou. Heureusement que la Russie juge prématuré de se concentrer sur de nouvelles sanctions contre l'Iran. C'est en tout cas la déclaration faite hier par le vice-ministre des Affaires étrangères Sergueï Riabkov Cette position se précise au moment où la Maison-Blanche fait des coups d'œil à la Chine pour la soutenir dans la réalisation d'un progrès dans le dossier du nucléaire iranien. L'appui de la Chine sera, en effet, nécessaire pour réaliser des progrès dans ce dossier, selon un haut responsable américain. «Si nous voulons réaliser des progrès pour envoyer un message uni à l'Iran, nous allons avoir besoin du soutien de la Chine», a déclaré Kurt Campbell, secrétaire d'Etat adjoint pour les affaires asiatiques. «Nous allons avoir besoin de plus de coopération et de coordination entre les Etats-Unis et la Chine si nous voulons être efficaces en Iran», a ajouté le responsable américain, à partir de Pékin où il prépare la visite du président Barack Obama pour le mois prochain. La secrétaire d'Etat, Hillary Clinton, avait déclaré, pour sa part, à Moscou que l'heure de nouvelles sanctions contre l'Iran n'était pas encore venue. Son homologue russe Sergueï Lavrov avait, lui, jugé toute initiative en ce sens «contre-productive» dans les conditions «actuelles». La Chine, alliée de l'Iran, est traditionnellement réservée sur le recours aux sanctions. Les pays occidentaux et Israël soupçonnent l'Iran de chercher à fabriquer l'arme atomique sous couvert de son programme nucléaire civil, ce que Téhéran dément. Le 1er octobre à Genève, l'Iran s'est engagé à ouvrir son nouveau site d'enrichissement d'uranium aux inspecteurs internationaux et envisagé la possibilité de faire enrichir de l'uranium à l'étranger, ce qui réduirait les risques de développement d'un programme militaire. Par ailleurs, le vice-ministre des Affaires étrangères de la Russie, Sergueï Riabkov, a également exprimé sa réticence quant aux nouvelles sanctions que Washington voudrait infliger à l'Iran, «je ne comprends pas très bien pourquoi nous devons mettre l'accent maintenant sur les sanctions», déclare-t-il, avant d'ajouter, «premièrement, il y a déjà des sanctions, et ce n'est pas rien. Dire donc que la voie des sanctions a pris un temps de retard n'est pas juste alors que nous obtenons tout juste des premiers résultats sur la voie des négociations». Le 1er octobre à Genève, l'Iran s'est engagé à ouvrir rapidement son nouveau site d'enrichissement d'uranium, près de Qom (centre), aux inspecteurs internationaux. Des discussions doivent aussi commencer le 19 octobre à Vienne sur un possible enrichissement d'uranium iranien à l'étranger, ce qui réduirait les risques de développement d'un programme atomique à des fins militaires. La secrétaire d'Etat américaine, Hillary Clinton, déterminée à maintenir la pression sur l'Iran, n'a visiblement pas obtenu mardi à Moscou d'engagements de la Russie, concernant d'éventuelles sanctions, si les négociations avec Téhéran n'aboutissent pas. Selon un responsable du département d'Etat, s'exprimant sous couvert d'anonymat, les Russes «n'étaient pas prêts (...) à parler de mesures spécifiques» contre l'Iran. Le président Dmitri Medvedev a relancé le suspense en septembre sur les intentions russes en déclarant, à la satisfaction des Occidentaux, que des sanctions étaient parfois «inévitables». Avant M. Riabkov, le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov avait toutefois déjà signifié mardi qu'il était prématuré de parler de sanctions. «Sanctions, menaces, pressions sont dans la situation actuelle contre-productives», a-t-il dit. «Il y a des situations où elles deviennent inévitables, quand tous les autres procédés sont épuisés. Avec l'Iran, on en est très loin», a-t-il martelé.