Le président russe semble avoir fait un virage à 180% de la politique de Moscou envers Téhéran dans l'affaire du nucléaire iranien. Le président russe Dmitri Medvedev a dit hier espérer que l'Iran «écoute la voix de la communauté internationale» après l'annonce de l'ONU de préparer de nouvelles sanctions contre Téhéran pour ses projets nucléaires. «La situation est la suivante: il existe un accord sur des sanctions», a déclaré M.Medvedev lors d'une conférence de presse à l'issue d'une rencontre de deux jours avec la chancelière Angela Merkel dans la résidence des hôtes de l'Allemagne, à Meseberg, au nord de Berlin. «Nous espérons que les dirigeants iraniens écoutent la voix de la communauté internationale», a-t-il ajouté. «De telles manifestations d'irresponsabilité ne peuvent continuer». «Il faut écouter ce que dit la communauté internationale», a martelé M.Medvedev. «C'est le seul moyen de résoudre les tâches les plus complexes». Mme Merkel, dont le pays fait partie du groupe des six nations discutant avec l'Iran de son programme nucléaire controversé, et qui a déjà lancé des appels pressants à Téhéran, a estimé que le projet de résolution onusien représentait «un grand progrès sur le front diplomatique». «Il y a deux ans ce n'était pas le cas», a-t-elle commenté. «C'est naturellement dû au fait que l'inquiétude face au programme nucléaire iranien grandit». Ces déclarations sont intervenues après que les cinq membres permanents du Conseil de sécurité de l'ONU (Etats-Unis, Russie, Chine, Grande-Bretagne, France) se sont mis d'accord sur un nouveau projet de sanctions contre l'Iran, soupçonné de développer un programme nucléaire militaire. La Chine et la Russie étaient plus réticentes mais, vendredi, le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov avait signalé le soutien de Moscou en déclarant que le projet de résolution ne prévoyait aucune sanction «paralysante» à l'encontre de l'Iran. «Le projet actuel se concentre sur les objectifs de non-prolifération et prend en compte au maximum les intérêts économiques de la Russie et la Chine», a-t-il poursuivi. La Maison-Blanche a dit espérer jeudi qu'un vote sur de nouvelles sanctions contre l'Iran au Conseil de sécurité de l'ONU aurait lieu dès la semaine prochaine.