Tout comme le procès de l'affaire de dilapidation de deniers publics du CHU de Sétif, qui a vu la condamnation du chef de service de la pharmacie centrale de l'hôpital Saâdna Abdennour à une année de prison ferme la semaine dernière, certains observateurs considèrent que bon nombre d'affaires, notamment celles ayant émaillé l'institution hospitalière ces dernières années, ont été occultées, l'affaire de la Cnas traitée par la chambre pénale du tribunal de Sétif en dehors de la juridiction de la cour d'assises risque fort d'occulter bon nombre d'aspects de l'affaire de détournement et de réduire l'importance du procès. Selon les faits, l'enquête judiciaire, déclenchée depuis trois années sur la base de renseignements, a retenu la responsabilité du directeur de l'agence Cnas des 600 Logements de Sétif et son adjoint, l'ancien directeur et quelques cadres du centre de sécurité sociale, tout deux accusés de dilapidation de biens publics dont le rapport de l'expert judiciaire a évalué le préjudice à 6 milliards de centimes. Le chef d'accusation retenu contre les cadres de la Cnas est le trafic opéré sur les dossiers des assurés par la falsification et le détournement des remboursements à la base des états contrefaits. Selon les cadres de la caisse, l'affaire paraît récente eu égard aux actes frauduleux enregistrés au niveau du centre principal de la Cnas de Sétif depuis près d'une décennie. L'affaire Cnas, qui figure parmi les dossiers noirs de détournement de deniers publics à Sétif, gagnerait à accéder à la chambre criminelle afin d'élucider tous les tenants et aboutissants de l'affaire et à convoquer tous les acteurs présumés de la dilapidation et de la gestion occulte des deniers publics des fonds de la Caisse nationale des assurances sociales.