Comme ils l'avaient annoncé dans un communiqué rendu public, les travailleurs du port d'Alger se sont regroupés hier au siège de l'UGTA, à Alger, pour réclamer le renouvellement du conseil syndical de l'Entreprise portuaire d'Alger (EPA). La principale raison de cette montée au créneau, selon les travailleurs que nous avons rencontrés sur le lieu de protestation, «c'est que ce syndicat en question, son mandat a expiré depuis bien longtemps, plus précisément fin 2004, donc le syndicat activait d'une manière illégale. En plus, il ne prend même pas la peine de défendre les intérêts des travailleurs». Dans ce même ordre d'idées, les revendications ne concernent pas seulement le volet syndical car il y a aussi une demande de négociation sur la convention de branche et surtout de défendre les droits des 650 travailleurs journaliers qui sont menacés par le licenciement. Cette situation s'est aggravée depuis le 1er octobre, où pas moins de 650 ouvriers manutentionnaires affiliés au port d'Alger et qui étaient titulaires de contrats d'une durée de trois mois se sont retrouvés en chômage technique. Autre point à retenir, c'est que même l'interdiction de débarquer les marchandises au port d'Alger y est aussi pour quelque chose dans ces circonstances que traversent les employés du port d'Alger. Car, d'après eux, «une décision pareille devait se faire après concertation avec les travailleurs du port et non pas d'une manière individualiste». Toujours sur le plan des revendications, les journaliers s'estiment les premiers à faire les frais de cette anarchie qui règne dans la gestion puisqu'ils sont très nombreux, les journaliers sans salaires à cause de ces nouvelles mesures. «Il faut renouveler le syndicat en urgence car la situation devient de plus en plus inquiétante.» La rencontre avec l'UGTA reportée à mercredi Alors qu'ils s'attendaient à rencontrer hier les responsables de l'Union générale des travailleurs algériens (UGTA), les nombreux protestataires ont été sommés de revenir mercredi, et ce, en raison de l'absence du secrétaire général, M. Sidi Saïd. D'ici là, les concernés s'attendent à un probable changement qui arrangerait toutes les parties. «Malheureusement, notre rencontre avec les représentants de l'UGTA a été reportée à mercredi, donc nous n'avons pas une autre solution que d'attendre la tenue de cette réunion pour voir quels seront les résultats», dira un des représentants des contestataires. Toutefois, notre interlocuteur fera savoir qu'«en cas de refus de nos demandes ou de non-renouvellement du syndicat on n'écarte pas l'éventualité de recourir à un mouvement de grève».