La Coordination syndicale, qui regroupe une quinzaine de syndicats d'entreprise de l'UGTA, dont les douanes, l'Epal et la Cnan, se réunira dans la matinée du dimanche 11 décembre prochain, afin d'évaluer la demi-journée de protestation du 5 décembre dans la zone portuaire d'Alger, mais aussi pour décider des “formes d'actions” à entreprendre dans les jours qui suivront, à la lumière des “nouveaux développements” apparus d'ici là. Il faut comprendre par-là, “l'appui officiel” de la fédération nationale des travailleurs des finances de l'UGTA à Ahmed Badaoui, SG du syndicat national des douanes et membre de la Commission exécutive nationale (CEN), et l'implication personnelle de Sidi-Saïd pour la levée immédiate de la décision de licenciement “arbitraire” de Badaoui par le DG des douanes, ainsi que la déclaration de l'UGTA portant “trêve sociale” et les “menaces et pressions” dont sont victimes des syndicalistes des douanes et des entreprises, à l'origine de la création de la Coordination syndicale ou qui ont rejoint ses rangs par la suite. Hier, deux syndicalistes de l'Entreprise du port d'Alger (Epal), le SG et l'organique, ont été convoqués par la Police des frontières (PAF), sur plainte de la direction de l'Epal opposée à l'arrêt de travail de lundi dernier. En termes plus clairs, l'affaire est envoyée entre les mains de la justice, sous le prétexte d'une grève illégale. Pour le syndicat du port d'Alger, la démarche de l'administration est incompréhensible, d'abord parce qu'“il y a eu une 1/2 journée de protestation et non pas grève” et ensuite parce que “l'organique est encore malade et n'était pas présent à la protestation du 5 décembre”. Du côté de l'institution douanière, les informations colportées par les représentants des travailleurs indiquent que “des menaces sont exercées contre des syndicalistes de Mostaganem, pour les contraindre à lâcher Badaoui et son groupe”. Quant aux deux syndicalistes de Touring Voyages Algérie, ils ont du mal à digérer la décision de suspension de leurs fonctions pour atteinte à l'ordre public, “un motif que l'on prêtait volontiers aux terroristes et non pas à des syndicalistes qui se battent pour les travailleurs de la République algérienne démocratique et populaire”. Par ailleurs, la déclaration de la Centrale syndicale UGTA, appelant ses syndiqués à observer une trêve sociale, en raison de l'état de santé du Président Bouteflika, et menaçant de prendre des sanctions à l'encontre des récalcitrants a suscité des commentaires sceptiques au niveau de la base. Celle-ci l'interprète comme une énième preuve pour “affaiblir” les syndicats montés au créneau ces derniers temps. Certains ont, en revanche, parlé de “bagarres” ayant eu au niveau du secrétariat national de l'UGTA et de “la suspension” d'un secrétaire national par Abdelmadjid Sidi-Saïd, parce qu'il serait à l'origine du licenciement de Badaoui et de la “situation périlleuse” de l'UGTA au plan organique, à la veille de son 11e congrès. Hafida Ameyar