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Diar echem's brûle
Exiguïté des logements,promiscuité, mal-vie, absence de perspectives
Publié dans Le Temps d'Algérie le 19 - 10 - 2009

Des émeutes ont éclaté hier matin à Diar Echem's, un quartier de la commune d'El Madania à Alger. Une centaine de jeunes ont exprimé leur ras-le-bol en organisant un rassemblement au lieu-dit Ravin de la femme sauvage pour protester contre le maire et le chef de daïra
de la circonscription concernant la liste des logements affectés à cette commune. La cité de Diar Echem's, qui était destinée durant les années 80 aux étudiants, avec la crise du logement, abrite à présent des familles venant de l'intérieur du pays dans des appartements de type F1. Vers 11h, les protestataires, qui voulaient marcher jusqu'au siège de la daïra, ont été avertis par les éléments de la brigade anti-émeute de se disperser, en vertu de la loi interdisant tout attroupement et toute marche dans la capitale. Des échauffourées ont éclaté entre certains jeunes du quartier et les policiers.
En quelques instants, la route a été barrée et des jets de pierre commençaient à fuser de toutes parts. Un renfort de policiers a été appelé à la rescousse afin de contenir la manifestation et éviter d'éventuels dérapages. Mais rien n'y fait. Bien au contraire, les esprits ont encore chauffé.
Les affrontements commencent à prendre des proportions alarmantes, des slogans hostiles à l'Etat et aux responsables locaux sont lancés par les jeunes en direction des policiers, «Vive le FIS, vive Ali Belhadj, non à la hogra…». Pour rappel, le maire de la commune d'El Madania, ex-Clôs-Salembier, a rendu visite aux habitants du quartier avant-hier, la nuit, afin de procéder à la démolition des habitats précaires. Des bidonvilles ont été construits tout autour de la cité.
La seconde raison de la visite du responsable local était, selon les citoyens, «l'interdiction à ces derniers de construire sur le terrain qui faisait jusque-là office de stade du quartier».
Un responsable local rencontré sur les lieux a tenu à s'exprimer au Temps d'Algérie, : «Ils réclament des logements et des terrains, sinon ils vont construire sur le terrain du stade qui se trouve comme vous le voyez perché et donc menacé d'effondrement. Comment voulez-vous qu'on les laisse faire ?» et d'ajouter : «ceux qui n'ont jamais bénéficié de logements ont eu leur part, pour les autres, la mairie d'El Madania n'est pas l'OPGI.»
Le ras-le-bol !
Les appartements de Diar Echem's sont tous de type F1 et contiennent des familles qui peuvent atteindre 10, voire 12 membres. Comment est-ce possible ? Le génie des locataires et l'étroitesse des appartements a poussé les habitants à construire d'une manière anarchique sur les toits et autres espaces verts de la cité, ce qui donne un visage «bédouin» à la ville.
La cour de la cité a été aussi construite, c'est l'étouffement. Aucune norme de vie correcte n'est assurée. Des odeurs nauséabondes chatouillent les narines à une centaine de mètres de l'entrée des immeubles. Des agitateurs sont cachés entre les maisons et sur les toits des bidonvilles et utilisaient tous les moyens pour faire reculer les policiers.
Aux environs de 14h30, l'émeute s'amplifie. Des jets de pierre, des bouteilles en verre, des pneus brûlés sont jetés sur la route principale. Des «Allahou Akbar» retentissaient, histoire de se donner du courage et d'affronter corps à corps l'armada de policiers dépêchée sur place. Un hélicoptère volait dans un ciel en fumée, rôdant autour de la cité afin de dissuader les jeunes émeutiers et les disperser, mais encore une fois c'était peine perdue.
Trois camions de police venus aider leurs camarades en difficulté, l'un muni de jets d'eau chaude et deux de type chasse-neige arrivent en donnant l'alerte et en provoquant une surexcitation parmi les manifestants. Le terrain de l'émeute grandit alors, s'étalant du siège de la daïra jusqu'au siège de l'agence presse service (aps). Après l'offensive de la police, les manifestants se sont attaqués aux voitures des fonctionnaires de la daïra on les saccageant. N'était l'intervention de la police, toutes auraient été brûlées.
Une situation et une atmosphère de guerre régnaient sur les lieux. Des officiers supérieurs de la police ont fait leur apparition afin de donner les directives à suivre. Un plan d'attaque a été élaboré et une offensive a été instruite. Trois bataillons de la brigade anti-émeute ont foncé à l'intérieur de la cité, ce qui n'était guère facile.
Des femmes et des hommes lançaient des sacs poubelle par les fenêtres. Des jerricans d'eau, des débris de matériaux de construction et même des persiennes de fenêtres sont jetés sur les policiers. Arrivés à l'intérieur de la cité, les policiers, les journalistes et photographes sont accueillis par des «meutes» de jeunes prêts à tout pour se venger de leur situation précaire.
Nous avons pris attache avec des femmes qui lançaient des youyous afin de nous expliquer la situation et nous éclairer davantage. «Nous habitons cette cité depuis des années, nous sommes une famille de 14 membres dont trois frères sont mariés, nous dormons dans les couloirs de l'immeuble», a déclaré Fatma en larmes. Une autre femme sort de la foule, certificats médicaux à la main : «Nous sommes trois asthmatiques à la maison.
On suffoque.» Selon les résidants de ce quartier, «le maire d'El Madania a octroyé des logements à ses connaissances. Par exemple N. D. est célibataire et vit seul ici mais il a bénéficié d'un appartement de type F4 alors que nous sommes 14 et nous continuons à à vivre l'étroit». Les sonnettes d'alarme ont été déjà tirées et des demandes adressés aux différents responsables de l'Etat, en vain. A l'heure où nous mettons sous presse cet article, les émeutes ont repris de plus belle et des blessés sont enregistrés parmi les policiers.
Par Elias Melbouci
Le reporter photographe de l'agence presse service (APS), Nabil Ouaiche, a été gravement blessé par un jet de pierre à la tête. Cette pierre provenait de l'une des maisons de la cité au moment même où notre confrère s'apprêtait à quitter les lieux. Notre collègue a été transporté par les éléments de la protection civile à l'hôpital Mustapha Pacha.


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