Malgré les dispositions prises par le gouvernement visant à réduire les importations de véhicules, 212 488 voitures ont été importées entre janvier et septembre 2009. Selon les chiffres de l'Association des concessionnaires automobiles de l'Algérie (AC2A), certaines marques préservent leurs parts de marché, à l'exemple de Renault, de Hyundai et de Toyota. Rien ne semble arrêter l'importation de véhicules en Algérie. Ni les nouvelles taxes sur les véhicules neufs ni la suppression du crédit automobile. Les besoins en cylindrées restent élevés en Algérie, tel que déjà expliqué par le président l'Association des concessionnaires automobiles de l'Algérie (AC2A), Mohamed Bairi, dans une déclaration à notre quotidien. Dans un bilan dressé avant-hier par le Centre national de l'informatique et des statistiques (Cnis), on apprend que l'Algérie a importé 212 448 véhicules au cours des neuf premiers mois de 2009, contre 257 814 durant la même période de 2008. La baisse est de l'ordre de 17,59%. Quant à la valeur globale des véhicules importés, elle n'a pas baissé, selon le Cnis. Elle est passée de 197,125 milliards DA à 206,757 milliards, l'équivalent de 3 milliards de dollars. Les concessionnaires ont importé de janvier à fin septembre 2009, 197 667 véhicules, contre 239 822 unités à la même période de 2008, en baisse de 17,57% pour un montant de 186,6 milliards de dinars, contre 172 milliards DA. S'agissant des particuliers, ils ont importé près de 15 000 voitures (14 781 exactement) au cours des neuf premiers mois de 2009, contre 17 992 unités durant la même période de 2008, en baisse également de 17,84% pour un montant de 20,137 milliards DA (25 milliards en 2008). Les importations de particuliers concernent globalement les agents de l'Etat, les diplomates, les moudjahidine et les enfants de chouhada qui ne payent pas les frais de douanes et la TVA. A travers ces chiffres, l'on constate que la baisse n'a pas été importante, tel que prédit aussi bien par les représentants des marques et les autorités publiques. La vente par crédit et les taxes sur les véhicules neufs introduites en 2008 n'ont pas produit en fin de compte un ralentissement des ventes afin de réduire le transfert des devises. Les statistiques de l'AC2A sont révélatrices de la dynamique du marché automobile. Le groupe français Renault a été classé premier en matière de ventes automobiles en Algérie cette année avec un chiffre de 31 579, soit plus que l'année 2008 où les ventes étaient de l'ordre de 31 128. Le groupe de Rebrab, Hyundai Motors Algérie, a vendu jusqu'au mois d'août (les chiffres du mois de septembre n'ont pas été communiqués à l'association) 24 633 véhicules. La marque japonaise Toyota est classée en troisième position avec un bilan de 20 208 voitures commercialisées, tandis que Peugeot a vendu 18 363 voitures, suivie par Diamal (Chevrolet) avec 18 180 unités. Dacia du groupe Renault a écoulé14 266 voitures. Les chiffres communiqués par les concessionnaires ne tiennent pas compte des ventes réalisées durant le Salon de l'automobile qui s'est déroulé à Alger du 30 septembre au 10 octobre. La tendance est à la hausse car les responsables des marques ont estimé que la participation à cet évènement était satisfaisante malgré l'interdiction du crédit automobile. L'Algérie, le plus grand importateur en Afrique Avec plus de 200 000 véhicules importés durant la période janvier-septembre 2009, le marché algérien de l'automobile occupe la première place en Afrique en matière d'importations. L'Egypte, qui compte une industrie de montage de véhicules, achète 60 000 véhicules/an, sachant que le parc automobile de ce pays se chiffre à 2,9 millions de voitures. Le Maroc, qui possède également des usines de montage de voitures, a acquis en 2008 près de 100 000 voitures, soit le plus important chiffre de son histoire. La Tunisie, quant à elle, a enregistré 38 000 nouvelles immatriculations en 2008, alors le parc automobile compte seulement 800 000 voitures. L'Algérie, à elle seule, possède un parc de 5,5 millions de voitures, selon les données du ministère des Transports, soit les parcs de la Tunisie, du Maroc (1,8 millions de voitures) et de l'Egypte réunis. Les besoins de motorisation en Algérie démontrent que la création d'une industrie automobile devient une nécessité, à défaut de continuer à financer l'économie des pays producteurs. C'est ce que ne veut pas cultiver le gouvernement d'Ahmed Ouyahia. Le ministre de l'Industrie et de la Promotion des investissements, Abdelhamid Temmar, a été formel à ce propos lors de l'inauguration du Salon de l'industrie à Alger, dimanche : «La création d'une industrie automobile locale est une nécessité.»