Intervenant dans l'émission «Tahaoulet» de la Chaîne I de la Radio nationale, le ministre du Commerce,El Hachemi Djaâboub, a révélé que 1000 universitaires seront recrutés pour renforcer les brigades de contrôle spécialisées dans la lutte contre la fraude. Cette décision, précise le représentant du gouvernement, répond au souci de renforcer les brigades de lutte contre la fraude et la spéculation dans le cadre du renforcement des outils de contrôle pour la lutte contre le commerce informel et le marché parallèle. Répondant à une question sur l'absence de contrôle, M. Djaâboub a expliqué que «le marché algérien est totalement libre, les prix aussi». Hormis les produits subventionnés comme le pain et le lait, les agents de contrôle «qui travaillent dans le cadre des lois de la République» n'interviennent pas dans la régulation des prix des marchandises ou des produits de large consommation, dira encore l'invité de la radio, précisant que leur mission concerne en particulier la facturation des produits, le respect de la chaîne de froid ou encore la qualité des produits importés. «Le marché parallèle est un fléau», regrette-t-il, tout en déclarant que le seul moyen d'y faire face est d'intégrer ces marchands «qui nuisent aux honnêtes commerçants et à l'économie nationale» dans les espaces prévus dans le cadre du vaste programme du ministère tels les marchés de proximité. L'orateur regrette toutefois que son ministère n'ait pas bénéficié d'une enveloppe budgétaire conséquente. «Je regrette les disparités entre les secteurs», dira-t-il, en précisant que son département est prêt à relever les défis qui se posent. Insistant par ailleurs sur la large disponibilité des produits de large consommation (huile, sucre, légumes secs…) dont 90% sont importés (600 000 tonnes par an), le ministre indique que leur prix varie en fonction du coût à l'importation. Il cite à ce propos la baisse des prix de l'huile et l'augmentation de 7 dinars qu'a connue le prix du sucre. S'agissant des fruits et légumes, M. Djaâboub indique que, comparativement à l'année 2008, ces denrées sont vendues à des prix raisonnables, citant l'exemple de la pomme de terre qui est écoulée entre 45 et 50 DA. L'Etat veille, dit-il, à protéger le consommateur, à travers notamment les divers dispositifs mis en place par le ministère de l'Agriculture. Dans ce registre, M. Djaâboub indique que le problème réside dans la hausse des prix de la viande rouge. Selon lui, cet état de fait, «inquiétant, d'autant plus qu'on est à la veille de l'Aïd», est dû au manque de l'offre en matière de bétail. Il n'écarte pas, dans ce contexte, le recours à l'importation de la viande congelée pour pallier ce manque. «C'est la loi de l'offre et de la demande qui régule le marché», dit-il, tout en exhortant les intervenants dans le secteur à plus de retenue. Mettre fin aux opérateurs parasitaires S'exprimant sur le projet de loi de finances 2010 et les récentes mesures contenues dans la loi de finances complémentaire 2009, M. Djaâboub réaffirme qu'«il n'y a pas de retour sur ces dernières». «Les mesures de la LFC 2009 sont un message fort aux opérateurs économiques», affirme-t-il, rappelant que celles-ci entrent dans le cadre de la protection de l'économie nationale et de la souveraineté nationale. «C'est un moyen aussi pour mettre un terme à l'évasion des capitaux», dira M. Djaâboub qui rassure «les opérateurs honnêtes» quant aux bonnes intentions de l'Etat de mettre également fin, par le biais de ces mesures, «aux opérateurs parasitaires», en les soumettant à certaines obligations comme la présence du détenteur du registre de commerce lors d'opérations du commerce extérieur. «Beaucoup de registres du commerce sont délivrés à des personnes mais sont gérés par d'autres», dit-il. Dans le même ordre d'idée et s'agissant de l'organisation du commerce extérieur, M. Djaâboub réaffirme la décision de l'Etat «de s'ouvrir sur le monde». A cet effet, et répondant à une question sur l'obligation de l'ouverture des sociétés étrangères aux capitaux algériens qui constituerait un frein aux IDE, M. Djaâboub rappelle que ces mêmes mesures sont en vigueur ailleurs, tout en précisant qu'elles présentent beaucoup d'avantages tels les exonérations d'impôts. Pour lui, il est vital de protéger l'économie nationale, «tout en travaillant dans la transparence». «Nous refusons toute pression», déclare-t-il. Ceci constitue-t-il également un obstacle à l'adhésion de l'Algérie à l'OMC ? «Non», estime l'invité de la Chaîne I. «Cette question est toujours au centre des négociations avec notamment les USA et l'UE», explique-t-il. «Nous discutons actuellement sur 15 points et nous espérons que la crise financière qui a ébranlé le monde donnera raison à notre pays», dit-il en précisant que la commission gouvernementale se réunira dans les prochains jours pour donner les réponses définitives de l'Algérie aux 15 points soulevés. S'agissant de l'adhésion de l'Algérie à la zone arabe de libre-échange (Zale), le ministre du Commerce a souhaité que l'Algérie développe ses échanges avec les pays arabes. Indiquant que les accords permettent aux entreprises algériennes d'exporter vers ces pays, le ministre déplore que les importations algériennes des pays arabes ne représentent que 3% alors que l'Union européenne fournit 57% de nos importations.