Une série de bonnes pratiques permet d'éviter la diffusion des bactéries ou des virus à l'intérieur des hôpitaux. Elles s'appliquent en priorité au personnel médical. La plus simple et la plus connue d'entre elles consiste à se désinfecter les mains après avoir ausculté ou eu des contacts rapprochés avec un malade. Plusieurs enquêtes montrent que ces bonnes pratiques ne sont pas toujours respectées. Ces pratiques d'hygiène devraient s'imposer tout particulièrement aux personnels qui se déplacent dans plusieurs services et rencontrent beaucoup de patients au cours d'une même journée. Dans cette catégorie, que dans le jargon de l'hygiène hospitalière on appelle les «nomades», on trouve les kinésithérapeutes, les radiologues, les médecins de nuit, les brancardiers, etc. S'ils ne se lavent pas les mains avant et après avoir été en contact avec chaque patient, les personnels itinérants se transforment en véritables «bombes microbiennes» pour l'hôpital. Leur pouvoir de propagation des bactéries ou des virus est beaucoup plus important, par exemple, que celui d'une infirmière, attachée à un petit nombre de patients groupés à l'intérieur d'un même service. Pour aboutir à cette conclusion, l'auteur de l'étude s'est appuyé sur une série de données hospitalières ainsi qu'un modèle de simulation basé sur la propagation du staphylocoque doré (Staphylococcus aureus), une bactérie résistante aux antibiotiques à l'origine de nombreuses maladies nosocomiales. Le constat aurait été le même pour le virus de la grippe.