L'utilisation de la lotion alcoolisée a suscité des réticences de la part des citoyens. Qu'en pensez-vous ? Les mesures d'hygiène sont fortement recommandées pour éliminer ou diminuer les effets des virus, notamment ceux qui sont destructibles. Pour cela, on utilise l'alcool, l'eau de javel, considéré comme l'un des meilleurs produits pour éliminer les bactéries. C'est un désinfectant. Cette eau nous protège car elle nous permet d'éliminer pas mal de germes. Ceci dépend également du type de germe, de la durée de son effet et de sa quantité surtout. La solution alcoolisée est utilisée dans les hôpitaux et les laboratoires. Elle contient des produits antiseptiques qui permettent de stériliser le matériel et les appareils. Donc, ce type de produits est très recommandé pour s'assurer de la propreté et prévenir contre une éventuelle propagation. Comment évaluez-vous la progression de la pandémie de la grippe A en Algérie ? La progression de cette pandémie a enregistré une forte avancée dans le monde entier. On sait que l'hiver est la période propice de la propagation de tous les virus et notamment ceux dus aux maladies respiratoires. La pandémie est en nette propagation dans le monde entier où des morts sont encore enregistrés dans plusieurs pays. Pour l'Algérie, il faut dire qu'il y a actuellement près de 8000 cas de grippe clinique, plus de 550 cas confirmés et 36 morts. Ce qui signifie que la proportion est de l'ordre de 10%. C'est, certes, énorme par rapport à la date de l'apparition du virus et de sa propagation rapide qui s'est faite dans un laps de temps court. Mais il faut dire aussi que la grippe tue dans tous les pays et non pas seulement en Algérie. Ceci étant, il ne faut pas être alarmiste ou cacher quoi que ce soit. Je ne pense pas qu'il faut axer sur les chiffres à qui on peut donner l'interprétation qu'on veut. Il est vrai que le virus s'est propagé avec une vitesse très importante mais dans ce cas de figure, il faut se référer aux statistiques pour des notifications afin de suivre l'évolution de la pandémie. En tout état de cause, la grippe A est mortelle mais elle n'est pas plus grave que ce qui a été enregistré en France, au Etats-Unis et au Canada. Seulement, il faut tenir compte de l'existence du vaccin, un moyen qui assure une protection contre la maladie. Si les personnes étaient vaccinées, on aurait pu éliminer les cas des décès déjà enregistrés. Avec la propagation vertigineuse qu'a connue la grippe A, pensez-vous que la fermeture des écoles est nécessaire ? Pour l'instant, nous sommes en période des vacances donc le risque est éliminé. A la rentrée des classes, je pense qu'il faut observer les indicateurs et décider en fonction des données qui se présentent sur le terrain. Si le pic n'a pas été atteint et que les cas mortels ne sont plus enregistrés et qu'il n'y aurait plus d'éventuelles contaminations, je pense qu'il faut reprendre l'école. Mais dans le cas contraire, c'est aux pouvoirs publics de prendre les décisions idoines. Mais il est vrai que la fermeture des établissements scolaires est un moyen d'éviter la progression vertigineuse de la pandémie. Les expériences précédentes vécues dans le monde ont démontré que la pandémie peut reprendre pour enregistrer un nouveau pic au mois de février et mars prochains du moment que les facteurs favorisant la propagation du virus, comme le froid et la promiscuité, seront observés dans les endroits publics. Une situation qui verra la détection de nouveaux cas de condamnation, de malades et des morts. Mais je pense que les institutions de la santé, de l'enseignement et de l'Intérieur ont surveillé l'évolution de la situation jusque là et ont pris les mesures nécessaires pour protéger les citoyens algériens. Est-ce qu'il y a d'autres facteurs qui favorisent la propagation du virus ? La propagation du virus est observée en cas ou la personne atteinte embrasse les gens, se mets avec eux dans les lieux publics et dans la promiscuité. Même le système de visites des malades dans les hôpitaux doit être revu de façon à éviter le regroupement de plusieurs personnes dans la même chambre. Il faut interdire aussi la visite des enfants dans les hôpitaux car ce sont les personnes les plus vulnérables aux virus des infections respiratoires. Le vaccin GSK acquis par l'Algérie est adjuvanté. Il est donc déconseillé pour les femmes enceintes, que recommandez-vous pour les traiter ? Ce qui a été conseillé et décidé par les institutions internationales de la santé et de l'OMS est de donner à cette catégorie le vaccin sans adjuvant comme mesure préventif pour éviter tout risque d'atteinte aux cellules de formation des organes du fœtus. Sachant aussi que nous n'avons aucune preuve que ce vaccin a des effets ou des risques de malformation sur le bébé. Dans le cas où l'on n'a pas un vaccin sans adjuvant et qu'il n'existe pas un autre remède, il faut éviter leur vaccination avant deuxième trimestre. Il faut aussi préciser que ce virus est très virulent pour les femmes enceintes enfin de grossesse et après l'accouchement. Deux cas où on a enregistré un grand nombre de décès. Après l'accouchement, beaucoup de femmes ont péris à cause de l'affaiblissement des cellules respiratoires, dus aux efforts que la femme fournis pour accoucher. Que recommandez-vous pour avoir une meilleure gestion de la campagne de vaccination ? On détermine les groupe prioritaire à vacciner tel que le personnel médical, les malades vulnérables comme les femmes enceintes, les enfants asthmatiques, les allergiques, les transplantés d'organes, les personnes atteintes de sida. Il faut mettre des centres de vaccination à la disposition des citoyens soit au niveau des hôpitaux ou de dispensaires et éviter qu'il ait un seul hôpital pour cette opération. C'est une mesure organisationnelle qui évitera la cacophonie, le débordement, les problèmes et la débandade qui va avec. C'est une vaccination de masse et progressive qu'il faut organiser en tenant en compte les leçons des expériences vécus dans ce sens. Il y a, pour le moment, 34 centres sentinelles sur le niveau national. C'est déjà bien et il faut augmenter en cas où le besoin s'exprime. Quelles sont les prévisions de l'OMS pour l'année prochaine ? Les prévisions de l'OMS par rapport à cette pandémie et selon les études et analyses faites par les spécialistes et experts, tiennent compte du fait que ce virus n'existait pas en janvier 2009 et en 2008 dernier. Le virus est apparu en avril dernier avec quelques cas aux Etats Unis et au Mexique. Actuellement, on est atteint 20 millions de contaminés aux USA, 10 millions au Mexique et 8000 cas en Algérie où j'espère que ça va s'arrêter, car à ce rythme, on peut atteindre facilement les 4 à 5 millions de contaminés. Le problème qui se pose est que le virus va s'arrêter de faire des ravages en juin, juillet août prochain mais c'est en même temps l'hiver dans l'hémisphère sud de la planète. Ce qui veut dire que le virus a été transmis dans cette région. Ajoutant à cela le facteur relatif au retour des oiseaux au printemps dès avril et mai prochain ce qui veut dire qu'il y a un échange et une transmission de virus d'un continent à un autre. D'après toutes ces données, on craint que l'hiver de 2010, 2011 soit plus rude et le virus va se propager à une vitesse plus importante touchant ainsi 3 à 4 milliards de personnes avec un plus grand nombre de décès. C'est pour cela que nous recommandons la vaccination du plus grand nombre de personnes afin de leur assurer une plus grande protection. Pour le moment, il est impossible de vacciner un milliard de personnes en deux mois, mais on peut aller jusqu'à 500 millions d'ici la fin de l'année prochaine. Il faut savoir aussi que la pandémie n'est jamais sur une seule année, mais elle dure au moins trois années où elle sera encore plus rude. Le virus A tue mais le vaccin ne tue pas. C'est un médicament comme un autre. Il a des effets bénéfiques pour la personne qui le prend. Sur les 11 000 décès déjà enregistrés, on a remarqué que le virus détruit les poumons chez les jeunes entre 10 et 40 après 48 heures de la contamination. Il y a trois types de vaccins, sont-ils tous efficaces ? Oui, tous les vaccins produits ont montré leurs effets bénéfiques. C'est pour cela que les industriels les fabriquent et les distribuent. Il y en a plusieurs GSK, Sanofil, Bakstel, Novartis, ainsi que d'autres fabricants. Certains pays ont produit leur propre vaccin comme la Chine et les USA. Le fait qu'ils ont eu une autorisation de mise sur le marché c'est qu'ils répondent aux conditions exigées par les instituions internationales de la santé. Qu'en est-il de la coopération entre l'institut Pasteur et le laboratoire français ? C'est un contrat de coopération entre le laboratoire de Virologie de Lyon qui essayera de mettre en place sous l'égide de l'OMS une collaboration avec l'institut pasteur pour échanger l'expérience en matière de technologie et de données. On veut faire de l'institut Pasteur un centre de référence au niveau de l'Afrique et on veut qu'il ait sa place aussi au sein l'OMS et qu'il contribue dans la lutte contre cette pandémie. Des chercheurs américains viennent de découvrir que les protéines humaines seraient efficaces contre le virus A ? Le système immunitaire des gens vaccinés produit des hémoglobines, qui sont aux mêmes des protéines qui luttent contre le virus et l'élimine c'est pour cela que la personne vaccinée est mieux protégée contre le virus et les autres microbes. Il y des molécules telles que le Tamiflu, Romanza, qui sont des produits chimiques qui empêchent la multiplication du virus et le bloquent.