La bataille pour les sénatoriales fait-elle rage à Oran ? C'est la question que se posent les observateurs de la scène politique qui sont intrigués par le silence radio qui empêche toute lecture des tractations qui se font en coulisses, loin des oreilles indiscrètes et du parasitage. Pourtant dans certains salons, on négocie fort, on parle d'alliances, de report de voix et de coalitions qui dépassent le cadre des filiations partisanes. Si aucun bruit n'émane des rangs du RND soumis aux lois de la discipline partisane, pour le FLN c'est la cacophonie. L'ancien parti unique, empêtré à Oran dans des batailles de leadership, n'arrive pas encore à parler d'une seule voix. Pour le moment deux grandes ailes se disputent les places mises en compétition pour les prochaines sénatoriales. Il faut dire que la guerre toujours engagée pour le contrôle de la mouhafadha n'est pas faite pour arranger les choses pour le FLN, engagé dans une réorganisation de ses structures de base. Ces sénatoriales n'ont fait qu'attiser les tiraillements qui minent les rangs de cette formation où pointe un mouvement de redressement qui pourrait lui valoir de futurs sièges au parlement. «Nous attendons l'intervention de la direction centrale, car avec le travail de sape engagé par certains, la cohésion du parti risque d'être battue en brèche», dira un militant de l'aile actuellement dominante et menée par l'ancien colonel de l'ANP, Mustapha Abid. Le MSP pour sa part fait face aux mêmes problèmes. Les dissidents qui ont rejoint cet été Abdelmadjid Menasra ne font rien pour arranger les choses de ce parti membre de la coalition gouvernementale. Actuellement, une bataille pour le choix des élus qui défendront les chances de cette formation est engagée en coulisses. «Il faudra aller vers un assainissement des rangs du parti avant de parler des sénatoriales. C'est une échéance qui est tombée au mauvais moment», dira un élu MSP. Le seul parti qui semble avoir dépassé l'écueil des primaires est pour le moment le Front national algérien (FNA) qui a élu, jeudi dernier, son candidat en la personne de Houari Benmaarouf, un élu de l'APW, président de la commission des finances. L'opération de vote présidée par un député a vu la participation de 33 élus sur les 38 que compte cette formation. «Le vote s'est déroulé en toute transparence et le candidat élu a été également plébiscité par les militants», dira M. Zerrouki Mohamed, un fils de chahid qui a permis au parti de s'installer et de gagner plusieurs sièges dans les assemblées élues de la wilaya d'Oran.