Les hommes d'affaires espagnols n'ont exprimé aucune crainte quant à la nouvelle réglementation et mesures prises par les pouvoirs publics algériens en vu d'organiser l'activité des entreprises étrangères en Algérie et les transactions relevant du commerce extérieur. L'ambassadeur d'Espagne à Alger a estimé que cette législation algérienne est stable. Il a appelé les opérateurs espagnols à s'adapter aux nouvelles mesures et à les suivre. «C'est une législation stable, il faut la suivre et la respecter, surtout. La suite viendra après», a précisé son excellence M. Gabriel Busquets Aparicio, ambassadeur d'Espagne à Alger. Le conseillé économique auprès de l'ambassade a abondé dans le même sens en estimant qu'il «ne faut pas trouver que ces décisions sont bizarres. On doit s'adapter, respecter et se soumettre», a précisé hier Inigo Fabrel Melgarejo, conseillé économique et commercial à l'ambassade d'Espagne à Alger, lors de son intervention à l'occasion de la tenue du forum de coopération entre des entreprises espagnoles et algériennes, une initiative promue par la région de Catalan. Le forum a été organisé hier à Alger en présence de hauts responsables espagnols avec la participation de plusieurs opérateurs économiques des deux pays. M. Inigo Fabrel Melgarejo a estimé que ces mesures ne peuvent pas être contestées par les espagnols, qui ont déjà connu ce genre de restrictions dans leur économie. «C'est très normal. L'Espagne a eu le même type de contrôle sur les investissements étrangers. Il y a eu la création de plusieurs structures pour le contrôle de ce créneau comme la création de la direction générale des transactions dont le rôle était de contrôler le départ des capitaux et la domiciliation des entreprises. Les espagnols connaissent bien tout ça et sont capables de s'adapter sans aucun problème», a-t-il indiqué. Mieux se connaître pour intensifier les échanges Le conférencier a relaté aux opérateurs présents les principaux changements que la législation a connus depuis le début de cette année en citant les plus importantes mesures prises en matière d'investissement, notamment celles relatives à l'obligation d'avoir un partenaire national pour les entreprises de production et même d'importation à raison de 51% pour la première et 30% pour la deuxième, l'obligation d'examen de tous les projets d'investissement par le CPE en plus de l'Andi, la présentation de bilan excédent en devise, la nécessité d'orienter les gains obtenus vers le développement local. Il est revenu également sur les mesures prises dans la LFC 2009, avec l'instauration du crédit documentaire comme seul moyen de payement, l'obligation d'avoir un certificat de contrôle de la qualité, la domiciliation bancaire préalable à toute opération, la spécialisation du port d'Alger dans les produits conteneurisés. Des créneaux à développer Il a également appelé les opérateurs à bien examiner la répartition des budgets sur les différents secteurs d'activité pour l'année 2010 et faire une bonne analyse des créneaux qu'il faut développer pour saisir ces opportunités. M. Inigo Fabrel Melgarejo est revenu également sur les caractéristiques économiques de chacun des deux pays en soulignant que l'Espagne exporte moins que l'Algérie, soit l'équivalent de 2700 millions d'euros, se classant ainsi à la 8e position en Europe. L'Espagne est aussi le 3e pays exportateur européen de l'Algérie après la France et l'Italie et le Catalan représente 21% de ces exportations et 25% des importations de l'Espagne. Les secteurs les plus fluctueux en matière d'échanges sont l'énergie, les matériaux de construction, les biens, les équipements et machines, les transports, engineering, agriculture, agroalimentaire, matériels électrique et électronique. L'Ambassadeur d'Espagne à Alger a indiqué, par ailleurs, que les deux pays ont besoin de se connaître mieux pour «réaliser la complémentarité économique». Il a indiqué que le niveau d'échange n'a cessé d'augmenter grâce à la présence d'une délégation d'opérateurs en Algérie ce qui fait de lui «un pays prioritaire» en plus d'autres avantages comme sa proximité géographique, et les ressources qu'il recèle et qu'il faut développer». De son côté, Réda Hamiani, président du Forum des chefs d'entreprises (FCE) a indiqué que ce sont les perspectives d'un plus important rapprochement qui se dessinent entre les deux pays à travers l'organisation de cette rencontre. «Les opérateurs de la région du Catalan sont là pour nous présenter leur expérience dans divers secteurs d'activité dont le bâtiment, les travaux publics, le tourisme et les cabinets de conseil et d'accompagnement des investissements», a-t-il indiqué. Il a souligné l'intérêt que portent les opérateurs à notre pays «notamment depuis qu'ils ont su que la valeur des échanges est passée avant celle de l'Amérique latine». Un climat favorable à la réussite Cette rencontre a été marquée également pas la présentation des expériences des entreprises espagnoles présentes en Algérie à travers des relations de partenariat avec des nationaux. Ils ont appelé, à l'unanimité, les autres opérateurs à venir investir en Algérie où «le climat est favorable à la réussite». Cela a été le cas notamment de M. Alfonso Libano Daurella, gérant du groupe Coca Cola ayant réalisé un accord de partenariat avec M. Moncef Atmani, gérant de la filiale Fruital Cola Cola en Algérie. «C'est un investissement engagé en 2006 avec un capital de 23 milliards d'euros et un apport de l'Andi à 50 milliards d'euros qui a fait de cette filiale, quelques années après, le leader des boissons gazeuses dans la région avec de grandes capacités d'exportation vers plusieurs régions du monde», a-t-il indiqué. Comptant actuellement 980 employés, le gérant de l'entreprise mère a indiqué que l'Algérie est un marché à grand potentiel, où le système banquier a réalisé beaucoup de performances et les fournisseurs sont de plus en plus diversifiés. La Zale, un accord à saluer Il a salué la signature de l'accord avec la Zale qui a été très bénéfique pour l'entreprise. Il a également mis en avant l'importance des infrastructures de base en réalisation qui donneront un plus grand apport à tous les investissements. Il a misé sur la population composée, dans sa majorité, de jeunes, qu'il faut, selon lui, juste former. Le même avis a été émis par le gérant de Carinsa Algérie M. Quiro Lopez qui a qualifié sa présence en Algérie de très réussie. «La conclusion de mon expérience est très positive», a-t-il dit en entamant son discours. Il a indiqué que le début n'a pas été facile dans un marché pas très compétitif mais l'évolution a été possible et même rapide grâce à plusieurs facteurs qu'ont offerts les conditions d'exercice dans ce pays. «Il y a une bonne collaboration avec les pouvoirs publics et même les opérateurs et fournisseurs qui traitent directement avec nous», a-t-il indiqué. Il a appelé les opérateurs à venir car «les difficultés existent et sont les mêmes qu'on trouve dans les autres pays d'Europe», a-t-il conclu. M. Joseph Rivera Hernandès, directeur de Idom, a évoqué les importantes performances réalisées par son entreprise dans plusieurs grands projets, notamment les infrastructures de base dans le domaine des transports, l'énergie et autres. Le même aperçu a été présenté par M. Benyellas, directeur de Ros Roca, spécialisé dans la collecte des déchets en soulignant que de grands projets d'envergure sont envisagés en Algérie.