C'est partout le même constat : les éboueurs travaillant pour le compte de Net Com accomplissent leur mission quotidienne en l'absence de toute protection contre les mauvaises odeurs qui se dégagent des bacs à ordures et les objets tranchant enfouis dans les sacs-poubelles. Mis à part un blouson vert clair, les collecteurs de déchets ménagers ne sont munis ni de gants, ni de bottes, ni de masques. Autrement dit, ils enlèvent les déchets les mains nues, chaussant n'importe quoi (souliers, baskets…) et humant des odeurs repoussantes au point de s'en accommoder à la longue. C'est surtout à cause de toute cette négligence dans la préservation de la santé de l'éboueur contre les maladies que l'exécutif de la wilaya, duquel dépend la gestion de Net Com, a été récemment interpellé par un élu de l'APW dans le cadre de la dernière session de celle-ci. Hakim Addad a, en effet , appelé à de «meilleures conditions de travail» des éboueurs, quitte à appeler l'APW à la rescousse pour affecter un budget supplémentaire à cette opération. La réponse n'est pas venue du secrétariat général de la wilaya, mais du directeur de Net Com lui-même, Ahmed Benalia. Selon M. Benalia, il existe «une charte d'habillement», au sein de l'entreprise, qui vient d'être révisée en accord avec le partenaire social (section syndicale). «Elle est adoptée et exécutée», souligne le directeur. Ainsi, précise-t-il, chaque travailleur a droit annuellement à deux paires de gants, deux paires de bottes et à deux tenues (blouson). Cette charte «s'applique à tout le monde (éboueurs, balayeurs,…)», assure-t-il. A en croire M. Benalia, la direction de Net Com réfléchit actuellement à un projet d'acquisition des souliers de sécurité au profit des travailleurs. Les propos du directeur s'opposent radicalement à la réalité. Où est donc passée cette «charte de l'habillement» ? Interrogés, des éboueurs parlent de «matériel jetable» : l'employeur leur donne une paire de gants chaque six mois, mais elle n'est plus utile au bout de quelques semaines de son utilisation.