Trente-quatre ans sont passés depuis l'invasion du Sahara occidental par les forces armées marocaines. L'occupation coloniale se poursuit et le régime tortionnaire marocain impose son diktat sur un peuple pacifiste. A l'approche du 30 octobre, date de l'invasion des territoires sahraouis, le régime de Mohamed V a instruit ses éléments fascistes pour arrêter et mettre en prison des défenseurs des droits de l'homme sahraouis. Un acte condamné par toutes les instituions mondiales, à l'image de l'ONU et des fondations non gouvernementales. A l'heure actuelle, les 14 défenseurs arrêtés le 5 octobre sont mis en résidence surveillée. La jeune sœur de l'un d'eux est aussi mise en prison et condamnée à deux mois d'incarcération pour la simple et bonne raison qu'elle avait rendu visite à son frère emprisonné. L'ambassadeur de l'Etat sahraoui à Alger, Brahim Ghali, a fait un point sur la situation qui prévaut dans les territoires occupés. Il a informé que «les prisonniers sahraouis et défenseurs des droits de l'homme ont subi et subissent encore des tortures morales et physiques. Et ont été déclarés disparus pendant plus de 10 jours avant que des association et des institutions s'informent de ces dépassements». Le représentant de la République sahraouie à Alger a encore alerté et appelé les plus hautes instances internationales à réagir face à ces dépassements marocains : «Nos prisonniers sont mis dans des cellules individuelles et vont comparaître devant un tribunal militaire marocain et sans défense.» L'ambassadeur s'est étonné d'un tel fait, «comment peut-on juger des défenseurs des droits de l'homme qui ont participé à une rencontre légale sur la situation catastrophique des Sahraouis en territoires occupés ? Comment peut-on juger des défenseurs des droits de l'homme pour le simple fait de rendre visite à leurs compatriotes ?» Des questions qui restent sans réponses, car l'idéologie colonialiste du régime marocain ne l'entend pas de cette oreille. Mais verse encore plus dans la provocation, à l'image de la visite du ministre de l'intérieur marocain qui a rendu visite à des Sahraouis afin de leur soutirer des déclarations allant dans le sens de l'idéologie du régime de Mohamed V. «Le même jour, des citoyens sahraouis ont été tabassés et torturés par des policiers marocains et jetés ensuite dans la rue». Ainsi, des demandes et des appels sont formulés à l'ONU et autres organisations pour arrêter ce massacre à l'égard des frères sahraoui. Selon le conférencier : «Le Maroc assumera seul les responsabilités et il est le seul à répondre devant l'histoire de l'échec du processus de négociation.» Nous attendons un geste d'Obama S'agissant de l'attitude que devra adopter le peuple sahraoui, l'ambassadeur a insisté sur le caractère non violent du peuple. «Nos compatriotes continueront le combat et la lutte jusqu'à l'indépendance, d'une manière pacifique. Et ce, malgré un système marocain acharné et qui reste campé sur sa politique violente et colonisatrice», a expliqué l'ambassadeur. Le régime marocain a de tout temps fait dans la diversion en faisant avorter toutes les tentatives de règlement pacifique de la question sahraouie. «Le régime marocain a, depuis le règne de Hassan II, fait dans la fuite en avant en jetant de la poudre aux yeux à l'opinion internationale. Les élections de février 1992 en sont la preuve concrète des intentions de ce régime totalitaire», a encore ajouté l'ambassadeur. L'Union européenne est sollicitée plus que jamais pour intervenir et apporter des solutions réelles et concrètes à la question. «Nous savons que l'Union européenne est de mèche avec le Maroc parce qu'il y a des intérêts économiques entre eux, mais cela n'empêche pas une intervention légale pour en finir avec des pratiques révolues et bannies». Même cas de figure pour l'Union africaine, d'autant plus que la République sahraouie est membre fondateur de cette organisation continentale. «Nous sollicitons l'Union africaine pour intervenir et dénoncer les dépassements enregistrés dans les territoires occupés». L'ambassadeur n'a pas omis de remercier l'Algérie pour sa fidélité au combat des Sahraouis : «L'Algérie est pour nous le pays mère du Sahara occidental.» A une question du Temps d'Algérie en rapport avec les lettres adressées par les membres du Congrès américain et la fondation Kennedy au président Obama, l'ambassadeur a répondu : «Effectivement, le président américain Barack Obama a reçu et a répondu favorablement aux doléances de ces derniers, mais on attend toujours la concrétisation des décisions du président américain, et son appui à la cause sahraouie au sein de l'ONU est un grand pas pour nous», a conclu l'ambassadeur.