À la veille de la réunion du Conseil de sécurité des Nations unies, des responsables de la République sahraouie (RASD) ont tenu à transmettre “le message du peuple sahraoui”. Lors d'une conférence de presse qu'elles ont animée, hier, au siège du Comité national algérien de solidarité au peuple sahraoui (CNASPS), Mme Meriem Salek et Khadidja Hamdi, respectivement ministre de la Culture et parlementaire, ont interpellé l'ONU et en particulier son Conseil de sécurité sur la situation du Sahara occidental. Mme Hamdi, épouse du président sahraoui, a déploré l'absence de fermeté au niveau du Conseil de sécurité. “Nous continuerons à demander que des pressions soient exercées sur le Maroc”, a-t-elle indiqué, non sans dénoncer “l'occupation illégale” du territoire “non autonome” du Sahara occidental par le royaume chérifien. “Le Sahara occidental est devenu la carte des prisons, des enlèvements, des persécutions...”, a encore déclaré Khadidja Hamdi. Plus loin, cette dernière notera que le régime marocain “joue la carte économique”, alors que l'une des conditions du développement durable au Sahara occidental est “l'indépendance, la stabilité”. De son côté, la ministre de la culture a rappelé que la date du 31 octobre 1975 est celle de “l'invasion marocaine du Sahara occidental avec les bombardements au napalm et au phosphore”. Mme Salek a également fait part du “langage du colonisateur marocain”, de ses “contradictions” et “reniements”, en affirmant : “Nous sommes des gens pacifiques et nous ne haïssons pas le peuple marocain (...). Le peuple sahraoui est encore prêt à consentir des sacrifices pour le recouvrement de son indépendance, avec les moyens pacifiques ou avec d'autres moyens.” La ministre a, par ailleurs, soutenu avec force : “Les Sahraouis ne demandent pas l'impossible, mais seulement leur droit à l'autodétermination, consacré par l'ONU et ses résolutions.” Présent à la conférence de presse, l'ambassadeur sahraoui à Alger, Mohamed Beïssat, s'est exprimé sur le dernier rapport du secrétaire général des Nations unies. “Notre lecture du rapport est comme suit : le secrétaire général s'appuie sur la résolution 1495, adoptée à l'unanimité par le Conseil de sécurité (...). La même orientation a été constatée chez la 4e commission de l'ONU”, a-t-il révélé. Pour le diplomate sahraoui, rien ne devrait bloquer l'application du plan de paix pour un référendum du peuple du Sahara occidental, connu sous le nom de “Plan Baker”, puisque le Maroc et le Polisario “ont accepté le plan de règlement” de 1990/1991. Concernant l'idée de réduction de l'effectif de la Minurso, M. Beïssat a indiqué : “Nous sommes contre cette réduction. Il aurait fallu renforcer l'effectif pour mettre fin à l'occupation illégale.” L'ambassadeur de la RASD à Alger s'est enfin félicité des entreprises et des hommes d'affaires qui ont refusé d'investir sur le territoire sahraoui. “Aucune entreprise ni multinationale n'exercent au Sahara occidental, en dépit des facilités mises à leur disposition par le Maroc. Cela dit, nous poursuivrons en justice tous ceux qui voudront investir sur ce territoire.” H. A.