Réunis en conseil national à l'hôtel Lalla Khedijda de la ville de Tizi Ouzou, les membres et les délégués de déférentes wilayas du pays membres du Syndicat national des praticiens de la santé publique (SNPSP) ont, après un débat global qui a porté sur leur situation socioprofessionnelle, qui n'a pas évoluée d'un iota, plaidé pour le replacement de leur syndicat dans une logique de protestation. Seule solution à leurs yeux pour faire aboutir leurs revendications. En emboîtant le pas au secteur de l'éducation, les syndicalistes ont remis sur le tapis l'épineuse question des régimes indemnitaires et la promulgation du statut particulier des praticiens de la santé publique. Ce sont les deux points nodaux de ce syndicat, ces dernières années. Après une grève d'un mois, entre février et mars, qui est, faut-il le signaler, intervenue dans un contexte de campagne électorale pour la présidentielle, les praticiens commencent à perdre espoir de voir leurs doléances prises en charge. Les promesses du ministre de la Santé, selon le président du syndicat, sont restées au stade de la parole. Sur le terrain, la situation demeure en stand-by. Cela a apparemment poussé les praticiens de la santé publique à renouer avec le mouvement de grève. Pour rappel, après le congrès du SNPSP tenu à Zéralda en mai, des résolutions ont été adressées au président de la République et au ministre de la Santé. Ce dernier a même accordé une audience aux membres du conseil national du SNPSP, le 22 juillet, et leur a promis de prendre entièrement leurs doléances en charge. Mais les syndicalistes accusent encore une fois le ministre de fuite en avant. A cette occasion, les syndicalistes n'ont pas omis de rappeler l'autonomie de leur syndicat vis-à-vis de toute chapelle politique. Pour argument, ils évoquent leur situation financière. «Nous n'avons dans notre compte que 47 millions de centimes. Pour assurer la continuité de nos activités syndicales, on met toujours notre main à la poche dans la plupart des cas, contrairement à d'autres syndicats qui sont absents sur le terrain mais qui bénéficient quand même de subventions financières allant jusqu'à 100 millions par année», fulmine le président du SNPSP. Il soulignera en substance les pressions dont font l'objet les syndicalistes de la part de l'administration. Certains d'entre eux, affirme-t-on, ont été même poursuivis en justice. Les débats se poursuivaient et les délégués des différentes wilayas devaient à tour de rôle exposer les propositions inhérentes à la démarche à suivre. Une décision consensuelle devait être prise à la fin des débats qui se poursuivaient encore à l'heure où nous mettions sous presse. Mais vu le ton des différents intervenants, tout porte à croire que l'on se dirigeait vers un durcissement de la position. Il y a quelques jours, c'était les paramédicaux qui avaient débattu de cette question de statut. En somme, rien ne va plus chez les blouses blanches ces derniers temps.