Organisée par la Chambre nationale de la pêche et des ressources aquatiques, cette rencontre, qui s'est tenue au siège de la direction de Aïn Benian, était l'occasion pour les participants de dresser un état des lieux, pour le moins alarmant, du secteur qui subit diverses agressions, découlant en partie des carences en matière d'application des textes. La grande majorité des directeurs de wilaya, des universitaires et des chercheurs, ainsi que les représentants d'organismes liés à la pêche, ont été unanimes pour signifier le danger permanent qui menace le littoral algérien et surtout la biodiversité marine. Le premier facteur d'apparition de certaines algues toxiques à l'origine de l'étouffement des eaux et de l'élimination d'autres algues, de même que la disparition progressive de certaines espèces de poisson, sont le fruit des changements climatiques et, comme l'a souligné un orateur, de la réalisation de grands ouvrages tels que le canal de Suez lequel a favorisé l'introduction de cette algue toxique via la mer Rouge. Les activités parallèles, à savoir la pêche à l'intérieur des zones interdites, de même que l'utilisation de certains moyens illégaux ne répondant à aucune norme, sont le deuxième facteur relevé ayant conduit à l'affaiblissement des ressources aquatiques. Sur ce point, notent certains participants, ces pratiques produisent des dégâts considérables à l'environnement et menacent les écosystèmes marins. Dans son allocution, le président de la chambre nationale de la pêche et de l'aquaculture a exhorté les présents à œuvrer dans le sens de la protection de la mer contre les perpétuelles agressions de diverses natures. Comme pour mettre en évidence la responsabilité plurielle et pluridisciplinaire, l'orateur devait lancer : «Nous tirons la sonnette d'alarme sur l'exploitation abusive des ressources aquatiques» interpellant, dans ce sens, la tutelle «à prendre en considération les revendications d'ordre socioprofessionnelles au profit des professionnels de la pêche, contenues dans le dossier». Il est question, notamment, de la réorganisation du secteur selon ses spécificités aux fins d'offrir une meilleure protection sociale aux pêcheurs. Dans le sillage, la révision des procédures liées aux crédits octroyés aux professionnels pour l'acquisition de matériel (bateaux et autres outils) à savoir la substitution du temps de remboursement du court au long terme. Le représentant du ministère, qui avait fait un exposé du programme de son département, a été écouté mais pas forcement cautionné par l'assistance dont certains ont relevé des insuffisances. La création de récifs artificiels pour protéger la biodiversité La création de récifs artificiels, qui était au cœur d'une communication développée par M. Boustilla (mastère en biologie marine), a été cautionnée par l'assistance tant leur utilisation est porteuse dans le sens où elles concourent à la restauration et à la protection des microsystèmes marins. A ce sujet, il est à se demander pour quelle raison, cette proposition faite en 2004 à Annaba et reconduite en 2006 n'a attiré l'attention du ministère qu'en 2009 en l'introduisant dans son programme d'action. Les stations de dessalement ont été également évoquées. En ce sens, dira le président de la chambre de Aïn Témouchent, «les procédés utilisés, notamment le déversement de produits toxiques pour tuer les nids de poisson par les stations en question occasionnent des dégâts considérables. Ce sont des espèces qui meurent quotidiennement». A cela s'ajoute un problème de salinité des eaux du littoral qui, selon un expert, conduit à l'extinction des espèces marines et cause des dégâts sur la flore. La saturation du littoral par quelque 5242 unités industrielles installées le long du littoral algérien qui déversent des produits toxiques a été évoquée et débattue de même que le rejet des eaux usées et autres produits comme le lâchage du fuel en haute mer par les méthaniers et autres transporteurs marins. Ce dernier devait tirer la sonnette d'alarme à propos de la contamination que procurent ces pratiques. A ce sujet, un véritable face-à-face a opposé le représentant du ministère et les professionnels qui ont réclamé plus de contrôle et plus d'investissement de la part de la tutelle quant au transgressions des textes de loi de la part de certains faux professionnels pour lesquels le gain est le seul objectif. Cette rencontre devra être sanctionnée par des recommandations qui seront débattues a posteriori.