Alors que le champion de tennis américain André Agassi a admis avoir été contrôlé positif à une drogue dure en 1997 et avoir été très accro à la méthamphétamine (une drogue de synthèse qui provoque l'euphorie), une étude américaine indique que les stéroïdes anabolisants utilisés par des sportifs pour augmenter leur masse musculaire seraient toxiques pour les reins. Présenté mercredi à la Renal Week, congrès de l'American Society of Nephrology qui se tient cette semaine à San Diego, ce travail suggère même que les stéroïdes anabolisants pourraient être plus dangereux que l'obésité. Ces produits dopants sont connus pour avoir divers effets délétères, mais, jusqu'à présent, leurs possibles effets sur les reins n'avaient pas été étudiés indiquent une équipe de médecins du Columbia University Medical Center, à New York. Ils décrivent des cas de maladies du rein (glomérulonéphrite et/ou glomérulomégalie) observés chez 10 bodybuilders qui ont abusé des stéroïdes anabolisants. Ces patients présentaient une élévation du taux de protéines dans les urines et une insuffisance rénale. Cinq d'entre eux avaient tous les signes d'un syndrome néphrotique (chute du taux de protéines dans le sang et apparition d'un oedème diffus sous la peau). La biopsie rénale a confirmé l'existence de ces problèmes chez neuf de ces patients. Au bout de deux ans, l'un avait rapidement progressé vers une insuffisance rénale terminale tandis que les sept autres encore suivis, qui avaient été traités par des médicaments, ont vu leur poids diminuer et le fonctionnement de leurs reins s'améliorer. L'un d'eux a toutefois repris des stéroïdes anabolisants, ce qui a conduit au développement d'une insuffisance rénale. Comparés à des personnes ayant des problèmes similaires associés à une obésité, la maladie rénale de ces patients était plus sévère, avec des lésions rénales plus importantes, font remarquer les chercheurs. Ils supposent que le gain extrême de la masse musculaire demande aux reins d'augmenter leur taux de filtration et que les stéroïdes anabolisants ont des effets néphrotoxiques directs.