Les édulcorants sont-ils utiles pour lutter contre le surpoids et le diabète ? Certains sont-ils dangereux pour la santé ? Alors qu'un nouvel édulcorant issu d'une plante d'Amérique du Sud, la stevia, vient d'être autorisé en France, deux associations reconnues s'inquiètent de la désinformation sur ce sujet. «La guerre des édulcorants. Noir : Aspartam. Blanc : Stevia ? Est-ce bien vrai ?», s'insurge l'Association française des diabétiques (AFD). De son côté, l'Association française des diététiciens nutritionnistes (AFDN) met en garde contre «la consommation excessive de produits dits light ou allégés». Cette polémique relance en tout cas le débat sur l'intérêt de ces produits sucrants, tant pour les personnes obèses que pour celles souffrant de diabète. «Nous voyons une dérive dans les comportements. Ce n'est pas parce que des aliments sont allégés en sucre ou même en graisses qu'ils peuvent être consommés à volonté», justifie la porte-parole de l'AFDN. D'abord, rappelle cette diététicienne, édulcorant ne signifie pas sans calorie. Ces additifs alimentaires, dont il existe une liste officielle dans le Codex Alimentarius, se répartissent en deux catégories. Les édulcorants intenses, dont font notamment partie la saccharine, l'aspartame et la stevia, sont effectivement acaloriques. En revanche, les édulcorants dits nutritifs ou polyols (comme le sorbitol ou le xylitol), présents par exemple dans des chewing-gums et des bonbons, apportent environ 2,4 kcal/g – soit la moitié moins que le saccharose. Autre piège pour le consommateur, en dehors des sodas aux édulcorants intenses, qui sont réellement sans calories ; les préparations alimentaires édulcorées ne sont pas nécessairement moins énergétiques que leur version standard. Dans les produits semi-liquides ou solides, le sucre représente en effet un certain volume. Si celui-ci est substitué par des édulcorants intenses (à beaucoup plus faible volume puisque leur pouvoir sucrant est plusieurs centaines de fois supérieur à celui du saccharose), la densité énergétique peut être modifiée. Et ce, d'autant plus que l'aliment est riche en lipides. Les graisses étant deux fois plus caloriques que les glucides, certains chocolats allégés en sucre ou autres biscuits édulcorés se révèlent au final plus caloriques que la spécialité initiale. «Etudes contradictoires» «Les produits light et en particulier les sodas peuvent être consommés occasionnellement, pour se faire plaisir sans calories, mais ils ne doivent pas devenir une habitude quotidienne», résume la diététicienne de l'AFDN.