Affichant une disponibilité des plus manifestes à engager le dialogue avec les représentants des syndicats autonomes menaçant de recourir à un débrayage ouvert dès la semaine prochaine, Boubekeur Benbouzid semble muni d'une volonté de fer à même de résoudre tout le désordre régnant dans ce secteur. Déjà que ce représentant du gouvernement s'est replacé sous les feux de la rampe lors de sa récente intervention au Sénat. Il ne s'est pas du tout montré tendre avec l'administration de la Fonction publique qu'il a fustigée en de termes crus, la désignant comme étant la seule responsable du retard pris dans l'organisation du concours de recrutement. En outre, le ministre Benbouzid saisira la même opportunité de son passage au Conseil de la nation pour déclarer que la porte de son département demeure ouverte pour recevoir les représentants des multiples sections syndicales opérant dans son secteur à même de parvenir à un terrain d'entente au sujet de moult questions problématiques constituant de véritables pommes de discorde. Celles-là mêmes motivant le recours à une grève illimitée devant se faire jour dès la date du 8 novembre. C'est là une action de protestation à laquelle adhèrent d'ores et déjà trois syndicats autonomes, selon la confirmation de leur responsable contacté hier par nos soins. Il s'agit du Syndicat national autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique (Snapest), du Conseil des lycées d'Algérie (CLA, non agréé) et du Conseil national des enseignants du secondaire et technique (Cnapest). D'autres organisations syndicales relevant du même secteur de l'éducation devront elles aussi s'inscrire dans le sillage de ce mouvement de débrayage annoncé comme étant illimité, à l'image du Syndicat autonome des travailleurs de l'éducation et de la formation (Satef) dont la décision finale se rapportant à sa participation à la grève du 8 novembre sera connue aujourd'hui. Les organisations syndicales sceptiques C'est du moins ce que nous a confirmé hier le président du Satef, Salem Sadali. Ce dernier s'est montré sceptique quant à l'impact escompté de cette volonté affichée par le ministre Benbouzid visant à promouvoir le dialogue et la concertation à même d'aboutir à un terrain d'entente en termes de prise en charge d'une série de doléances d'ordre socioprofessionnel. «Ce n'est pas la première fois que l'on entend de telles déclarations de la part de ministre. Depuis des années, la seule notion de dialogue que favorise ce responsable a toujours été celle allant dans le sens de la validation des décisions de son choix», souligne M. Sadali qui informe au passage que le Satef n'a pas encore d'invitation le sollicitant à rejoindre la table des négociations. Idem pour le Conseil des lycées d'Algérie (CLA) qui par le biais de son chargé de la communication, Achour Idir, informe que cette section syndicale n'est pas invitée pour l'heure pour des pourparlers avec la tutelle au sujet de ses revendications. Revendications dont la consécration sur le terrain va au-delà des prérogatives du seul ministère de l'Education, ajoute Achour Idir pour qui seule une intervention du Premier ministre peut débloquer la situation et éviter le recours à la grève. A travers ses propos, le chargé de la communication du CLA fait allusion à l'élaboration d'un régime indemnitaire avec application de l'effet rétroactif à partir du 1er janvier 2008. A ce sujet, tous les syndicats sont unanimes à dire que le ministère de l'Education est dans l'incapacité de satisfaire une telle revendication. C'est le cas d'ailleurs des représentants des sections syndicales reçus par Benbouzid, entre autres Meziane Meriane, coordinateur général du Snapest. Celui-ci nous dit clairement que s'agissant de la mise en place d'un nouveau régime indemnitaire avec effet rétroactif, «le ministre nous a juste promis de défendre cette revendication auprès des instances concernées». D'où le mécontentement du Snapest se traduisant par la décision de prendre part à la grève du 8 novembre. Même topo pour ce qui du Cnapest dont les représentants ont été reçus jeudi au ministère de l'Education. Messaoud Boudiba, membre du bureau national du Cnapest, qualifie cette entrevue de «simple rencontre de courtoisie», nous dit-il, non pas sans remettre en cause «la force de décision du ministère de l'Education».