La flambée des prix des produits de consommation saigne de nouveau les ménages algériens. L'Aïd El Kebir, qui approche à grands pas, ne semble pas étranger à cette situation. La spéculation bat son plein et, dans les marchés, les commerçants continuent d'imposer leur diktat. En toute impunité. A mesure qu'approche l'Aïd, la mercuriale flambe. Le pouvoir d'achat des Algériens est de nouveau mis à rude épreuve. Comme ce transporteur de voyageurs rencontré au marché de Chéraga pour faire ses emplettes. L'homme nous affirme que cette hausse des prix des produits alimentaires à large consommation est carrément insoutenable. «L'augmentation des prix des fruits et légumes et actuellement plus grave et plus accentuée comparativement avec le précédent mois de jeûne», fait observer notre interlocuteur. Comme beaucoup d'habitués du marché de Chéraga, il assiste impuissant à cette nouvelle flambée des prix qui désarçonne plus d'un consommateurs. Le marché de Chéraga est un endroit qui grouille de monde, quel que soit le jour de la semaine. Hommes, femmes, jeunes et moins jeunes se bousculent devant les dizaines d'étals montés l'un près de l'autre, dans un espace exigu. La pomme de terre à 90 DA ! Clients et badauds accèdent à l'intérieur de ce marché, l'esprit plus ou moins gai. Leurs mines changent carrément d'expression lorsqu'ils voient les prix affichés. Notre interlocuteur transporteur cité plus haut n'est pas en reste. Il nous déclare qu'au sortir de chez lui, il s'est muni de 1500 DA, et au bout de quelques achats accomplis au marché de Chéraga, le voilà déjà dans l'impossibilité d'aller au bout de la liste des produits commandés par son épouse. «Il était question que j'achète aussi un peu de viande «mais je pense que c'est partie remise», nous dit-il. Il s'étonne ce faisant de cette flambée de prix à laquelle il ne trouve guère d'explication. «C'est inadmissible», lâche-t-il avant d'énumérer les prix de la liste des produits des légumes acquis. «La pomme de terre entre 65 et 70 DA, la courgette, la tomate et la salade se négocient à 90 DA, les haricots verts atteignent 130 dinars le kilo», s'offusque notre interlocuteur. A noter que pour ce qui est de la pomme de terre, celle-ci est cédée en certains endroits à 90 DA le kilo, comme c'est le cas d'ailleurs au quartier Beni Messous, sur les hauteurs d'Alger. C'est dire que dans ces marchés qui poussent comme des champignons à Alger, la tarification des fruits et légumes exposés est loin d'être unifiée. Il est question plutôt d'une tarification fixée au pif dans le cas où celle-ci n'est pas soumise à la seule règle qui a pour nom la spéculation. La filière de la viande rouge affiche elle aussi des prix exorbitants. Elle est cédée à 850 DA le kilo pour ce qui est de la viande ovine et à plus de 1200 DA le kilo pour la viande bovine. Le poulet, quant à lui, ne se vend pas mois de 250 DA le kilo. Un haut cadre de l'Etat rencontré hier à Chéraga nous affirme que le salaire de base tel que fixé actuellement ne peut en aucun suivre «cette folie d'augmentation des prix». «La situation dans ce créneau est tout simplement catastrophique», s'est-il insurgé, pointant du doigt les autorités en charge du commerce.