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L'Europe trop près de ses sous
Changements climatiques
Publié dans Le Temps d'Algérie le 02 - 11 - 2009

L'Europe des 27 est restée divisée sur le montant à allouer aux pays pauvres de la planète qui leur permettrait de lutter contre les changements climatiques. Les 27 ont tenu un sommet le week-end dernier pour tenter, notamment, de s'entendre sur cette délicate question, mais le sommet s'est terminé en queue de poisson et aucun chiffre sur la contribution d'aide financière des pays du vieux continent aux plus pauvres n'a été dégagé.
En guise de justification, les 27 ont renvoyé la décision finale à l'après-conférence mondiale sur le climat de Copenhague, prévue dans deux mois. Ces pays ont évalué les besoins des pauvres à 100 milliards d'euros, à l'horizon 2020, qui leur permettraient de faire face aux effets des changements climatiques, dont ils ne sont en rien responsables.
Peu avant le sommet européen, un haut responsable de la commission européenne a tablé sur un financement européen à hauteur de 15 milliards d'euros par an jusqu'à 2020, estimant que si l'on s'entend sur ce montant, ce sera un succès pour le continent. Selon lui, «il y a deux questions en discussion pour ce sommet : l'argent et sa répartition».
Ce responsable a estimé qu'un «succès serait un accord sur un montant de 15 milliards d'euros par an pour la période 2013-2020 et sur une somme de 1,5 milliard d'euros par an de 2010 à 2013, soit les trois premières années suivant la signature d'un accord à Copenhague».
Or devant les réticences ou le refus de certains pays de l'ex-bloc communiste, la Pologne en tête, cette promesse s'est évaporée comme neige au soleil, au grand dam des pays pauvres, notamment africains. Même la proposition d'exclure ces pays dits moins riches de la contribution ou de leur réserver un quota inférieur n'a pas tranché le problème.
Cette hésitation n'encourage pas les autres pays développés à fixer des montants d'aides aux pauvres. Bien mieux, elle risque d'être suivie par ces derniers, qui ne sont pas déjà très chauds à financer les effets sur le climat dont ils sont pourtant les auteurs reconnus de tout le monde.
Résultat calamiteux
Le psychosociologue allemand Harald Welzer considère que le changement climatique, avec l'épuisement des ressources naturelles qui l'accompagne, va provoquer des catastrophes sociales en série et générer une multitude de conflits. Joignant sa voix à celles des démunis, il affirme que «ceux qui sont le moins responsables en seront les principales victimes : ceux qui ont le plus faible niveau d'émission de gaz à effet de serre et les jeunes : c'est la première fois des temps modernes que nous sommes confrontés à une injustice inter-générationnelle».
Alors que la plupart des pays européens jugeaient positives les discussions sur cette question, seuls les partis des Verts ont qualifié le résultat de la réunion de «calamiteux». Et ils sont dans le vrai. Les défenseurs du climat ont de ce fait reproché aux dirigeants européens de «refuser de mettre la main au portefeuille».
Pour eux, «l'Europe est toujours prompte à formuler ses exigences par rapport au reste du monde, mais dès qu'il s'agit pour elle de concrétiser le financement d'une politique de lutte pour la protection du climat, elle fait marche arrière».
La majorité des dirigeants n'ont pas suivi la générosité du Premier ministre britannique, Gordon Brown, qui a affirmé que l'Europe était «prête à fournir une aide à long terme», ajoutant que «nous mettons de l'argent sur la table.
Nous disons que nous ferons tout ce qui est possible pour qu'un accord sur le changement climatique se produise». Il est vrai que la Grande-Bretagne conduit les pays (pas nombreux) qui ne lésinent pas sur le montant à verser aux pauvres en cas d'entente globale.
Or trois autres puissances – l'Allemagne, la France et l'Italie – refusent net la fixation d'un chiffre.
Mais une seule voix et même plusieurs ne comptent pas face aux nombreuses voix qui font de la défense des «intérêts nationaux» un sacerdoce. Les décisions à l'Union européenne sont prises à la majorité. Les tergiversations des puissants dans les financements des réductions des émissions de gaz augurent de malheurs pour l'humanité.
Déplacés climatiques
Du reste, plus apocalyptique, l'expert allemand voit que «dans les pays les plus menacés par l'épuisement des ressources, les modes traditionnels de régulation des conflits ne fonctionnent plus et les structures étatiques sont encore souvent faibles, ce qui favorise un marché de la violence, avec l'irruption de nombreux acteurs, forces armées, milices, chefs de guerre.
Et tous se retournent contre la population». Récemment, les premières victimes des réchauffements, les Africains, les dirigeants du continent réunis à Kampala, ont fait judicieusement le lien entre la question des réfugiés et déplacés et celle du climat. Pour la première fois, l'Union africaine a évoqué le concept de «déplacés climatiques».
Du coup, les dirigeants africains ont adopté une convention s'appliquant aux conflits et au réchauffement climatique comme «causes des déplacements» des populations. Un responsable onusien en charge des questions humanitaires affirmait à cette occasion qu'«en 2008, 104 catastrophes naturelles ont été enregistrées en Afrique, dont 99% liées au climat», ajoutant que «700 000 personnes sur le continent ont été déplacées par ces catastrophes en 2008», mais à ses yeux «leur nombre réel pourrait être bien plus élevé».
Les Africains qui ont suivi la proposition du président Bouteflika, en adoptant cet instrument, ont voulu, selon le chef de l'Etat zambien, Rupiah Banda, mettre «aussi au défi la communauté internationale, en particulier l'ONU, pour qu'elle commence à adopter un instrument similaire qui s'appliquera au monde entier pour garantir les droits des déplacés».
L'Afrique, qui s'est engagée à parler d'une «seule voix» à Copenhague, est dans son droit d'exiger une compensation financière des plus grands pollueurs du monde, qui l'aiderait à adopter des mesures de production industrielle propre, car celle-ci demande des investissements lourds.
L'Afrique va donc proposer en décembre aux pays riches une réduction des émissions de gaz à effet de serre des pays industrialisés de 25% à 40% d'ici 2020. Certaines puissances ne parlent pour l'heure que de 15 à 20% seulement, leurs dirigeants étant sous la coupe des grosses multinationales industrielles tout autant pollueuses. Les pays vulnérables en Afrique exigent à juste titre des pays pollueurs des réparations et des dédommagements.
Plusieurs voix se sont élevées dans le continent noir pour faire savoir à qui de droit qu'ils ont fait de gros efforts «en élaborant des plans d'adaptation à la variabilité et au changement climatiques qui sont budgétisés», mais compte tenu de leurs ressources financières limitées, ils ne peuvent faire face, seuls, au financement de ces plans.
L'été dernier, à Tripoli, le président Bouteflika soutenait que «le monde industrialisé est en mesure de transformer la menace des changements climatiques en véritable tournant vers l'avènement d'une économie verte porteuse de nouvelles opportunités pour tous et créatrice d'emplois et de richesses».
Il estimait que «pour toutes ces raisons, il se doit d'être à l'avant-garde du combat pour ralentir et arrêter le changement climatique, au nom d'une solidarité où les pays historiquement responsables de la détérioration du climat doivent prendre la plus grande part du fardeau». Les pays riches n'ignorent pas cette réalité.
Cependant, qui va les contraindre à assumer les dégâts qu'ils causent à l'humanité ? Les ONG fortes en Occident passent leur temps à réclamer de leurs pays de faire des efforts conséquents pour protéger l'avenir des générations, en réduisant substantiellement les émissions de CO2. Ces pays promettent de faire le nécessaire.
Or ce ne sont pas les politiques qui décident réellement, mais les grands pontes qui financent leurs campagnes électorales, bien entendu sous bénéfice d'inventaire. Il faudrait peut-être sensibiliser ces derniers. Néanmoins, les grands dirigeants d'entreprises mondiales qui polluent n'ont pas de sentiments.


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