La grippe A se propage en Algérie à une très grande vitesse. Depuis son apparition en juin, une centaine de malades ont été enregistrés. Une psychose s'est emparée des établissements scolaires où des cas ont été recensés. Ce virus se répand à travers le monde avec une rapidité déconcertante pour les spécialistes. En l'espace de quatre mois, le nombre de personnes contaminées a augmenté pour atteindre, selon le dernier bilan rendu public lundi dernier par le ministère de la santé, 98 cas. L'ensemble des personnes malades sont prises en charge dans des hôpitaux de référence, où elles suivent un traitement antiviral. Selon le docteur Oulmane, «la situation est bien maîtrisée et la plupart des cas ont été détectés précocement. Toutes ces personnes sont actuellement hospitalisées dans des services de référence et sont sous étroite surveillance médicale. Les antiviraux sont suffisants et nous n'avons enregistré aucun décès». Contacté par nos soins, un médecin de l'équipe de contrôle sanitaire affirme que l'alerte rouge n'est pas encore donnée car la transmission interhumaine est limitée à quelques cas en Algérie. «La plupart des cas enregistrés sont arrivés de l'étranger.» Pour l'ensemble des cas enregistrés en Algérie, atteste-t-il, les mesures sanitaires prévues dans le plan national de lutte contre la pandémie de grippe A ont été prises et les investigations épidémiologiques se poursuivent. Il affirme, par ailleurs, que la situation est bien contrôlée, en attendant l'arrivée du vaccin prévue avant la fin de l'année. Le travail de l'équipe sanitaire consiste actuellement à freiner la propagation de la pandémie. L'ensemble des intervenants, selon notre source, accentuent l'enquête épidémiologique pour éviter toute surprise désagréable. Pour le Dr Oulmane, il n'y a pas lieu de s'affoler puisque la grippe A fait moins de morts par an que la grippe saisonnière qui cause entre 4800 et 9615 morts par semaine dans le monde. Or en une semaine, on compte 8 morts confirmés et 176 morts «probables» de la grippe A dans le monde. Une étude effectuée récemment démontre que le nombre de personnes ayant succombé au virus ne dépassait pas les vingtaines. Pour cette raison, le gouvernement a mis en place un «protocole de priorité» concernant le vaccin de la grippe. Seront vaccinés en priorité les professionnels de la santé et les personnes à risque, notamment les femmes enceintes et les personnes souffrant de maladies cardiaques ou pulmonaires chroniques. Selon le Dr Oulmane, le gouvernement a redoublé d'efforts à travers une campagne de sensibilisation via un spot télévisé. Les médecins du travail de Sonelgaz se sont lancés dans une campagne de sensibilisation. Depuis quelque temps, ils sillonnent les wilayas du pays pour mettre en garde contre le virus et rappeler les conseils d'hygiène à respecter pour éviter la transmission. Probable propagation du virus pendant le pèlerinage du haj La propagation de la pandémie est une éventualité durant le haj. La pandémie dans le monde, particulièrement en Arabie Saoudite, qui compte plus de 9000 cas et une quarantaine de morts, commence à inquiéter les pays arabes. Et même si l'Algérie a multiplié les mesures préventives, le risque zéro n'existe pas. Selon notre source «c'est un risque à prendre puisque c'est un rassemblement de plus de deux millions de personnes en provenance de plusieurs pays du monde pendant deux semaines». Et d'ajouter : «Il faut dire qu'il y a de quoi s'alarmer et craindre une progression fulgurante de cette grippe, notamment au retour.» Il affirme, par ailleurs, qu'un quota de vaccins de la grippe saisonnière est arrivé et que certains hajis ont fait leur vaccin. Cette année, il a été recommandé d'interdire le pèlerinage aux personnes âgées de plus de 65 ans et de moins de 12 ans, aux femmes enceintes et aux personnes atteintes de maladies chroniques comme le diabète, d'effectuer le pèlerinage. Le nombre de pèlerins devrait être diminué de 30 à 40% en raison des préventions imposées. Les hajis défient la pandémie Alors que certains pays arabes ont décidé carrément d'interdire le déplacement de centaines de pèlerins, d'autres ont joué la carte de la prévention. Les ministres arabes de la Santé, pour rappel, se sont réunis en juillet au Caire et ont recommandé d'interdire aux fidèles de plus de 65 ans et de moins de 12 ans, aux femmes enceintes et aux personnes atteintes de maladies chroniques d'effectuer le pèlerinage. Un avis suivi par la majorité des pays concernés, dont l'Algérie.