Le match décisif entre les«Combattants du désert» et les «Pharaons» commence déjà à se jouer un peu partout dans les rues des villes algériennes. A l'Est comme à l'Ouest, et au Nord comme à l'extrême-Sud, l'ambiance est la même. Les couleurs vert, blanc et rouge, constitutives du drapeau algérien, embellissent les façades des immeubles, non seulement des boulevards, mais aussi des petites ruelles des petits quartiers des petites localités les plus reculées de l'Algérie profonde. Les drapeaux de petites et grandes dimensions sont omniprésents, flottant un peu partout. Même dans les cortèges nuptiaux, on les voit sur des véhicules à bord desquels de vieilles femmes créent une ambiance particulière. Les victoires successives des Verts sont aussi glorifiées par les groupes chaouis de Rahaba, lesquels ont remplacé leurs louanges à la bravoure des chouhada et à la beauté de la femme aurésienne, par des chansons à caractère purement footballistique. Les propriétaires de discothèques, même les moins connues, racontent que les CD et les cassettes les plus écoulés sont ceux qui glorifient la victoire de la formation de cheikh Saâdane. Les sites web très visités Les gérants des cybercafés, de leur côté, nous font savoir que parmi les sites web les plus visités, notamment après le match Algérie- Rwanda, figurent ceux de la Fifa, de la FAF, ceux des équipes étrangères où les joueurs algériens évoluent. Somme toute, là où une information sur un joueur de l'équipe nationale est en ligne. Force est de dire aussi que la gent féminine n'est pas exclue de l'ambiance d'avant-match, sa présence est manifestement remarquée. Des lycéennes et des universitaires aux poignets ornés de bracelets tricolores multiplient les fréquentations des cybercafés pour télécharger les rencontres qui ont déjà eu lieu, pour se remémorer les buts inoubliables marqués par les coéquipiers de Antar Yahia, pour ne citer que lui. Touts les moyens sont bons pour témoigner son attachement démesuré aux Fennecs. Comme ces fans qui ont, à la surprise générale, repeint les façades et les murs des domiciles aux couleurs nationales en signe d'une passion jamais vue dans l'histoire du football algérien. Les chansons de l'EN ont la cote Dans le même ordre d'idées, les enfants, pour oublier un tant soit peu les tracas de l'école, fredonnent sans s'arrêter One, two, three, viva l'Algérie… Quant aux lycéens, nombre d'entre eux se sont emparés des emblèmes qui décorent les salles de cours pour s'en servir le jour J. C'est du moins ce que nous avons appris d'un groupe de professeurs. L'ambiance annonçant un 14 novembre pas comme les autres constitue aussi une aubaine pour les opportunistes qui se sont lancés dans le commerce des drapeaux, maillots, photos des joueurs, banderoles, fanions et autres gadgets tricolores. Un commerce qui bat son plein dans les différents coins des villes de l'est. Dans un autre contexte, les agences de voyages tirent aussi profit de «la bataille du Caire». Elles connaissent depuis des semaines un rush particulier des supporters désireux se rendre en Egypte. A l'exemple de Mennani voyages, fort connue à Biskra, où pas moins de 200 personnes comptent faire partie des 2000 Algériens qui seront présents sur les gradins du Cairo Stadium. Bon nombre de fans sont déterminés à se rendre dans la capitale égyptienne via la Tunisie et la Libye, tandis que d'autres se contentent des cartes de décryptage des chaînes sportives. Des écrans géants pour suivre le match La majorité des supporters préfèrent vivre l'événement devant les écrans géants installés au niveau des places publiques et des quartiers populaires. D'autre part, le match historique des «Gladiateurs» face aux Egyptiens continue encore à faire le thème des adultes de toutes les classes sociales. Dans ce contexte, les blessures des joueurs et les propos déplacés de certains mass media égyptiens alimentent les discussions et suscitent une vive réaction des fans des Verts. Pour illustrer nos propos, nous citerons cet exemple. Nous avons été approchés par un groupe d'universitaires donnant l'impression d'être de fins connaisseurs de l'histoire footballistique des deux équipes feuilletant les pages de notre supplément sport. Ils nous diront à l'unanimité : «Nous sommes très confiants en notre qualification, le 14 novembre, journée durant laquelle nous allons démontrer à Chehata et les siens qu'une rencontre sportive se joue sur le terrain et non dans les médias. Les Egyptiens sauront que nous sommes supérieurs, comme nous l'avons toujours été, ils sauront aussi que seuls les coéquipiers de Karim Ziani méritent d'honorer l'Afrique du Nord en 2010. De plus, les Egyptiens oublient que nous les devançons de 3 points, ce qui est un avantage pour nous. On se demande comment ils pourront se qualifier. Pour ce faire, ils doivent, ce qui est utopique, réaliser un 3 buts à 0. Ils sont déjà convaincus que cela relève du domaine de l'impossible», affirment-ils. Bon vent, incha' Allah !