Les concessionnaires automobiles affichent des avis partagés sur la délocalisation de leur activité au niveau des ports de Djendjen et de celui de Mostaganem. Délocalisation dictée par la mesure d'interdiction de débarquement des véhicules neufs au port d'Alger, décidée par les autorités publiques et effective, rappelle-t-on, depuis octobre. Les avis sont partagés concernant la répercussion des coûts de l'acheminement sur les prix des véhicules proposés à la clientèle. En ce sens, si le patron de KIA Motors, M. Achaïbou, informe que le transport de ses véhicules à partir du port de Djendjen vers Alger n'a point d'incidence sur les prix de vente de sa marchandise, M. Oulmi, patron de Sovac, apporte une version tout à fait différente. «Bien sûr que les frais du transport se répercutent sur les prix de vente des véhicules, et ce, à raison de 15 000 DA par unité». Cela dit, la non-inclusion des frais de transport dans la vente des véhicules de marque KIA, n'est qu'un constat momentané qui ne saurait perdurer, tout comme nous l'a fait savoir M. Achaïbou. «Pour le moment, il est vrai que les frais de transport sont à la charge de l'entreprise, néanmoins, je suis en train d'établir un rapport à ce sujet pour saisir l'association des concessionnaires AC2A afin que cette situation change», déclare le patron de KIA. Ce dernier soutient, en outre, qu'il fait face à de nombreuses contraintes quant à l'acheminement de sa marchandise à partir du port de Djendjen jusqu'à Alger. «Les transporteurs n'aiment pas trop rouler sur cet axe car, en sus des risques d'accidents, ils mettent beaucoup de temps, environ 13 heures de route. Ce qui fait que ces derniers préfèrent plutôt l'axe de l'ouest du pays, car beaucoup plus fluide.» Le patron de KIA nous apprend aussi qu'il a fait acheminer quelque 800 véhicules sur Alger à bord de pas moins de 130 camions qu'il a rémunérés à raison de 70 000 DA chacun. Questionné sur le choix du port de Djendjen au lieu de ceux de l'ouest du pays, il a indiqué que la capacité d'accueil des ports de Mostaganem et de Ténès est très limitée, contrairement à Djendjen. Les autorités de Mostaganem sont très coopératives Les autorités locales de Mostaganem semblent apporter une assistance aux concessionnaires automobiles qui déchargent leur marchandise au port. C'est du moins le constat que développe le patron de Sovac, Mourad Oulmi. Ce dernier nous déclare avoir réceptionné quelque 500 unités au port de Mostaganem. L'acheminement sur Alger se fait de nuit, comme nous le dit M. Oulmi, qui se réjouit au passage de la mise en service de sections autoroutières relevant bien sûr du projet de l'autoroute Est-Ouest. Ainsi, au regard du patron de Sovac, l'opération de réception de la marchandise au port de Mostaganem se déroule sans encombre et Sovac s'adapte continuellement, indique son premier responsable. De son côté, M. Baïri, président de l'association des concessionnaires AC2A nous déclare que la délocalisation de l'activité automobile aux ports de l'est et de l'ouest du pays se déroule dans les normes. «Nous n'avons reçu pour l'heure aucune réclamation de la part des concessionnaires», nous déclare M. Baïri.Il compte aussi lancer un questionnaire à l'endroit de l'association AC2A pour s'enquérir davantage de la situation.