La tension reste vive du côté des concessionnaires automobiles au fur et à mesure qu'approche la date du 1er octobre, échéance retenue pour l'entrée en vigueur de la mesure d'interdiction de réceptionner les véhicules importés au port d'Alger. Dès cette date, les concessionnaires recevront en effet leur marchandise acheminée en Algérie à bord de car-carriers aux ports de Djendjen, dans la wilaya de Jijel, de Mostaganem et de Ghazaouet, à l'ouest du pays. Quand bien même cette décision entérinée par le gouvernement est irréversible et que toute possibilité de son report d'application ou de prolongation de la date butoir sont exclues compte tenu des dernières déclarations faites à ce sujet par Amar Tou, le ministre des Transports lui-même, nombre de concessionnaires automobiles persistent à dire qu'ils ne disposent d'aucun plan d'action à même de s'adapter à cette nouvelle réorientation de leurs activités. En d'autres termes, à moins d'une semaine de l'entrée en vigueur de la décision d'interdire la réception de véhicules importés au port d'Alger, les concessionnaires automobiles ne savent plus à quel saint se vouer et leur embarras a vraisemblablement atteint son paroxysme. Cela d'autant plus que ces opérateurs n'ont actionné pour la majorité d'entre eux aucune stratégie d'ordre logistique, ni même en termes de mobilisation de leurs personnels compétents sur les ports de Djen-Djen, Mostaganem et Ghazaouet et ce, dans l'objectif de mieux s'acclimater avec la teneur d'une mesure qu'ils désapprouvent. Excepté peut-être pour Renault Algérie qui a effectué la semaine écoulée une première opération à titre expérimental de réception de quelque 350 véhicules à partir du port de Mostaganem. L'opération s'est déroulée dans de bonnes conditions, selon des sources concordantes émanant notamment de l'Association AC2A. Pour autant, cette opération n'est pas exempte de critiques. En ce sens, M. Hassaim, DG de Toyota Algérie, souligne la réception de 350 véhicules, ce qui constitue, «la limite en termes de capacité d'accueil du port de Mostaganem, ce qui est largement insuffisant vu que les concessionnaires automobiles ont l'habitude de recevoir leurs marchandises à coups de milliers d'unités.» Problèmes de dédouanement et soucis d'ordre logistique en vue Contacté hier par nos soins, le DG de Toyota Algérie nous a confié que son entreprise n'a pas actionné la moindre opération d'installation au niveau des trois ports retenus à partir du 1er octobre. «Honnêtement, nous n'avons rien entrepris en ce sens» affirme M. Hassaim, aux yeux duquel la délocalisation de l'activité du secteur automobile telle que décidée par les autorités dans l'objectif notamment de désengorger le port d'Alger «n'est pas applicable au plan technique». Cela d'autant plus que les services de douanes opérationnels au niveau des portes de Djen-Djen, Ghazaouet et Mostaganem n'ont pas, selon lui, l'expérience requise en matière de dédouanement rapide de milliers de véhicules importés de l'étranger. Si l'on prend à titre d'exemple le port de Djen-Djen qui, de par son envergure, est le plus «convoité» par les concessionnaires appelés à délocaliser leur activité en dehors d'Alger dès le 1er octobre prochain, il faufra tenir compte, selon l'avis de certains concessionnaires, des insuffisances d'ordre logistique, notamment la problématique du dédouanement. En tout état de cause, la solution attendue par les concessionnaires automobiles en vue d'apaiser la tension n'est autre que celle de repousser de quelques mois son application. «un report de six mois est plus que nécessaire» affirme M. Hassaïm.