«Si les compétences parmi les chercheurs algériens établis à l'étranger sont si bien rémunérés et se distinguentpar de hautes considérations, nous sommes en mesure de leur offrir les mêmes conditions dans leur propre pays.» Par ce propos lors du discours prononcé jeudi à Sétif à l'occasion de l'ouverture de la nouvelle année universitaire 2009/2010, Abdelaziz Bouteflika mettra d'emblée en exergue cette détermination de l'Etat algérien quant à mieux valoriser dorénavant, notamment sur le plan financier, les compétences et chercheurs algériens au service de leur pays. En s'adressant à la communauté universitaire, le chef de l'Etat recommande d'emblée une nouvelle réorganisation de l'université par le bais de la mise en place «de systèmes compensatoires plus attractifs et plus incitatifs dans le but de renforcer les capacités scientifiques et techniques nationales et d'éviter le phénomène de fuite de cerveaux et de compétences», a déclaré le Président dans son discours prononcé à l'université Ferhat Abbas. En d'autres termes, l'Etat algérien est déterminé à poursuivre son action de développement vis-à-vis du secteur de l'enseignement supérieur et de la recherche scientifique, et en, ce sens le président a annoncé que le budget alloué à ce domaine sera doublé pour le prochain quinquennat 2009-2014. Une telle mesure saura répondre à l'impératif «de doter les capacités techniques et scientifiques et techniques nationales par de nouvelles compétences, de réunir tous les moyens indispensables à l'amélioration de la qualité, l'encadrement et de favoriser l'émergence d'un climat socioprofessionnel aux enseignants chercheurs leur permettant d'accomplir leur mission en de bonnes conditions», déclare le président de la République. Toutes fois, ajoute le chef de l'Etat, «le fait d'organiser les compétences nationales, de tirer profit des expériences des chercheurs algériens résidant à l'étranger et d'assurer leur contribution à l'effort national de promotion de la recherche demeure un but à atteindre pour former un noyau d'expériences nationales solide et concrétiser les objectifs de la politique nationale en matière de recherche scientifique et de développement technologique», recommande le chef de l'Etat. Adapter l'université aux besoins de la sphère économique L'on retient donc que le président Bouteflika a beaucoup insisté sur la mise en place d'un nouveau modèle d'organisation de l'université algérienne en vertu du principe de démocratisation de ce vivier intellectuel, lequel principe demeure, a-t-il précisé, un acquis irréversible. Une organisation autrement plus attractive et plus valorisante vis-à-vis des compétences nationales mais aussi capable de coopter l'élite et recentrer toutes les énergies de qualité pour faire cesser le phénomène de la fuite des cerveaux. Pour cette nouvelle rentrée universitaire, la situation qui prévaut dans le secteur reste en deçà des aspirations et c'est le premier magistrat du pays qui le dit. «Les efforts déployés et les résultats obtenus à ce jour restent en deçà de nos aspirations», a affirmé le chef de l'Etat. Outre le fait que le président de la République a mis en valeur cette nécessite de voir l'université influencer positivement la société, Abdelaziz Bouteflika a aussi souligné dans son discours qu'il est grand temps «de donner une impulsion décisive à la relation de l'université avec son environnement économique et social et d'établir un lien solide entre la sphère de la formation et celle de l'emploi». Le chef d'Etat évoque la question en termes d'impératif qu'il faudra consacrer en urgence sur le terrain. «Il s'avère urgent d'établir le lien entre l'université et l'entreprise de manière plus précise et plus efficace et de le généraliser pour englober les étudiants, les enseignants et les chercheurs non pas uniquement pour la consécration du système LMD mais pour faire aboutir les réformes de l'enseignement et lier la recherche universitaire aux exigences du développement», a indiqué Abdelaziz Bouteflika. Et d'ajouter qu'il s'agit là d'une démarche sérieuse «que nous encourageons, dans le cadre d'une organisation judicieuse des compétences nationales, tout en veillant à la préservation de la propriété intellectuelle et en œuvrant au développement de la culture de la créativité». Bain de foule à Aïn Fouara Sétif, capitale des Hauts Plateaux, n'a pas failli à la tradition d'offrir au chef de l'Etat un accueil des plus chaleureux lors de sa visite de jeudi. La ville de Sétif affichait tout au long de la semaine écoulée une allure altière et s'est drapée de ses plus beaux atours pour souhaiter la bienvenue au Président. Le portrait géant de Bouteflika était accroché sur plusieurs immeubles et une ambiance joviale était de mise tôt dans la matinée de jeudi au grand boulevard, où le cortège présidentiel a emprunté Aïn Fouara à 10h30 avant de connaître une première halte à l'université Ferhat Abbas où Bouteflika a prononcé son discours d'ouverture de la nouvelle année universitaire. Le chef de l'Etat a été salué par une foule nombreuse qui lui a fait part ainsi de sa reconnaissance des efforts de développement tous azimuts entrepris par les pouvoirs publics en direction de cette wilaya durant la dernière décennie. Le développement des Hauts Plateaux a été en effet cette option occupant une place primordiale dans le cadre de la mise en exécution du plan quinquennal 2005/2009 dans le sillage de la wilaya de Sétif a bénéficié d'un apport financier assez conséquent pour assurer sa modernisation sur plusieurs plans. Et cet effort semble s'inscrire davantage dans la continuité. Pour preuve, si la capitale de Hauts Plateaux a bénéficié d'une cagnotte de 180 milliards de dinars durant la dizaine d'années s'étalant de 1999 à 2008, ces dotations financières seront de l'ordre de 263 milliards de dinars pour les cinq ans à venir. Pour la seule année 2009, Sétif s'est vu attribuer un budget de 24 milliards de dinars. Ces dotations financières dont a bénéficié Sétif et marquant tout l'intérêt qu'accordent les autorités du pays au développement des Hauts Plateaux se sont traduites par le lancement de beaucoup de projets dans divers secteurs d'activités tels que les infrastructures de base, la santé, l'habitat, l'enseignement supérieur et l'éducation, les ressources en eau et l'énergie, pour ne citer que ces domaines d'activité. Nombre de ces projets engagés dans ces secteurs sont désormais en phase d'exploitation et certains d'entre eux ont été inaugurés jeudi par le chef de l'Etat. Le président de la République a procédé en effet à l'inauguration de trois facultés, de plus de 4500 logements LSP, du nouvel Institut national de la formation nationale, du Salon de l'innovation, de la nouvelle piste de l'aéroport de Sétif et du programme de raccordement en gaz naturel de cette wilaya comprenant quelque 28 000 branchements. De nos envoyés spéciaux : Karim Aoudia et Halim Benyellès