Un papa ignore ses enfants durant dix-huit mois, une guerre d'un ex-couple gagné par la haine réciproque qui a vu les enfants être les principales victimes, car ils manquent de quelque chose sur le plan matériel, et pire sur le plan sentimental. Des mandats dûment expédiés par le papa et renvoyés par la maman prétextant la faiblesse des montants. La présidente, elle, savait d'emblée à qui elle avait affaire. Elle a réuni les deux zigotos, car à un moment donné où dans l'assistance, des âmes pleuraient, eux se taquinaient, allaient jusqu'aux nombreux fous rires inexplicables. La justice qui a beaucoup à faire s'est vue ce jeudi être prise en otage dans un dossier bidon où aussi bien le papa que la maman ont sifflé dans le vide. L'ex-couple, actuellement en morceaux, répond vite à l'appel du nom et s'avance lourdement du tribunal, cella va aller vite.... La pauvre maman renvoyée de chez elle par le mari confirme devant Derbouchi, la juge, cette douloureuse situation qui la prive de ses enfants depuis la scène de «répudiation», une scène qui a abouti au «retrait» sans autre forme de procès du mari de la vie quotidienne de madame. Et à propos de famille, la présidente n'a pas raté l'occasion de poser cette question : - «Est-ce que vous avez cherché à revoir vos enfants ?» demande-t-elle en regardant le papa presque indifférent. - «Il a constamment refusé depuis qu'il m'a déposée chez mes parents, c'est-à-dire ses propres oncles, et ce, depuis plus de dix-huit mois. Et dire, madame la présidente, que le jour où il était venu demander ma main à mes parents, il était quelqu'un de bien. Regardez ce jeudi, la mine qu'il fait depuis qu'il s'est avancé à la barre... - «Non, non laissez sa mine de côté et parlez-nous un peu de son abandon de famille que vous ne cessez de proclamer», coupe la présidente qui demande des nouvelles des quatre enfants. «Quoi ? madame la présidente ? Elle ne me les a jamais fait sortir les voir lors de mes nombreuses tentatives pour leur rendre visite !» Et voilà Derbouchi qui tente de maîtriser en lâchant : - «Le tribunal n'a ni le temps ni les forces nécessaires pour écouter le renvoi de balle d'un camp à autre. Inculpé, dites-nous rapidement le pourquoi de l'abandon de famille», crache-t-elle presque en maudissant au plus profond d'elle-même ce genre de délit exaspérant, lourd et surtout à risques, car assez souvent, cela peut dégénérer à la barre, dans la salle des pas perdus et même à proximité de la pharmacie Bouaziz qui est face au tribunal de Bir Mourad Raïs. - «En qui me concerne, je n'ai jamais oublié mes enfants. J'ai toujours envoyé des mandats de quatre mille dinars.» - «bouh ! bouh ! des mandats de quatre mille dinars, c'est une honte, quatre mille dinars par mois pour chaque enfant !», répond la face livide de la dame qui va recevoir au passage un «jet» de remontrances de la part de la juge qui estime qu'il y a dans cette affaire de la mauvaise foi de part et d'autre et que les victimes sont les enfants. Pourquoi envoyer des sommes pareilles ? C'est toujours ça, en attendant le divorce qui verra le juge statuer sur tout et la pension alimentaire. Puis l'huissier qui devrait poser la première pierre du règlement du contentieux qui va laisser des traces du côté des enfants, car la maman avait été maladroite en ramenant avec elle sa cadette. Dommage.