L'opération de régulation du prix de la pomme de terre, réalisée dans le cadre du système Syrpalac 2, risque de subir une perte de plusieurs millions de dinars si les entreprises chargées du stockage et de la vente du produit ne trouvent pas un terrain d'entente avec les propriétaires des chambres froides. L'exemple de l'Office national des aliments du bétail (Onab) est édifiant à plus d'un titre. Chargé par le ministère de l'Agriculture d'acquérir puis de stocker la pomme de terre dans des chambres froides de la wilaya d'Oran pour réguler le marché, l'Onab se trouve au milieu d'une affaire rocambolesque. Le mois de juin dernier, l'Onab a stocké pas moins de 300 tonnes de pommes de terre dans des chambres froides privées situéss à El Kerma. Trois mois plus tard, au début du mois d'octobre, l'office avait décidé d'injecter des quantités de ce produit pour faire chuter le prix, qui était à cette époque de 55 DA/kg. Coup de théâtre, l'opération est contrariée par le propriétaire des chambres froides qui refuse de livrer le tubercule avant d'encaisser son argent. La convention signée par les deux parties a été interprétée d'une manière différente par les deux contractants et du coup l'affaire est entre les mains de la justice. Selon une source au fait du dossier, au moment où le propriétaire des chambres froides réclame 2,7 millions DA par mois comme frais d'entreposage, l'ONAB veut payer 1,80 DA/kg comme frais de stockage, ce qui donne un montant de 540 000 Da/mois. Qui a tort, qui a raison ? Pour le propriétaire des frigos, l'Onab est tenue de payer tout l'espace loué, alors que ce dernier ne veut payer que les frais de la quantité stockée uniquement. Cependant, l'affaire risque de se compliquer car dans 15 à 20 jours, la pomme de terre de saison (région de Mascara) sera présente sur le marché local. Alors, les 300 tonnes stockées, objet du litige, risquent d'être jetées à la décharge publique si l'affaire en référé n'est pas réglée dans les plus brefs délais. Affaire à suivre.