«Nous avons répondu positivement à tous les points de la plateforme de revendications des enseignants, à savoir l'ouverture de négociations sur le régime indemnitaire, les œuvres sociales et la médecine du travail.» C'est ce qu'a affirmé hier le ministre de l'Education nationale, Boubekeur Benbouzid, en marge d'une séance plénière à l'APN consacrée au projet de loi de finances 2010. Benbouzid s'exprimait, en effet, au lendemain de la publication d'un communiqué du gouvernement invitant les syndicats du secteur de l'éducation à reprendre le dialogue avec la tutelle, et appelant les enseignants grévistes à une «reprise immédiate» des cours. Il a estimé que «le communiqué du Premier ministre est clair». Pour rappel, le gouvernement annonce que «les décrets exécutifs portant régime indemnitaire des différents corps des fonctionnaires, auront un effet rétroactif pécuniaire à partir du 1er janvier 2008, quelle que soit la date de leur adoption et de leur promulgation au Journal officiel». Par conséquent, «l'instruction n°03 du 30 septembre 2008 relative aux modalités de révision des régimes indemnitaires des fonctionnaires et agents contractuels, a été amendée pour tenir compte de la rétroactivité sus-évoquée», a ajouté le communiqué du gouvernement. Benbouzid a indiqué qu'il avait reçu deux syndicats et qu'il va en recevoir d'autres dans l'après-midi (ndlr hier). Il a expliqué en outre que «toutes les indemnités sont concernées par le fait rétroactif, notamment la prime d'ancienneté et celle de rendement». «Toutes les indemnités sont concernées», a insisté le ministre, rappelant que «tout sera indexé sur le nouveau salaire depuis le 1er janvier 2008, comme cela a été mentionné dans le communiqué du Premier ministre». Négociations pour un nouveau régime indemnitaire Le ministère doit appeler les syndicats pour élaborer le nouveau régime indemnitaire. «C'est une décision politique de première importance. C'est la première fois que le gouvernement veut que les œuvres sociales, gérées actuellement par l'UGTA, soient gérées d'une autre manière. Pour cela, une commission sera prochainement installée pour déterminer la manière avec laquelle on pourra gérer les œuvres sociales et déterminer la politique de gestion de l'argent des œuvres sociales», a expliqué encore le ministre. «Nous sommes ouverts aussi pour la médecine du travail.» Dans cette optique, une commission interministérielle regroupant des représentants des ministères du Travail, de la Santé et des Finances sera installée dans les prochains jours. «De cette manière, nous aurons répondu à toutes les préoccupations des enseignants. Seulement, il faut savoir communiquer pour pouvoir transmettre cette information à la base», a estimé le ministre, considérant que «l'éducation est une machine lourde, quand elle s'arrête, il lui faut du temps pour retrouver sa vitesse de croisière». Par ailleurs, Benbouzid a indiqué que «le discours du président de la République prononcé à Sétif lors de la cérémonie officielle de la rentrée universitaire 2009-2010 a été accueilli avec beaucoup de satisfaction par tous les enseignants que ce soient du supérieur, de la formation professionnelle ou de l'éducation nationale». Pour lui, «c'est réconfortant. Ce n'est qu'un début et nous allons de l'avant pour améliorer le quotidien de nos enseignants», a-t-il assuré. Concernant les salaires des enseignants grévistes, le ministre a souligné : «J'ai déjà signé un PV avec un syndicat qui m'a soulevé ce problème. De toutes les manières, les cours perdus vont être rattrapés, donc automatiquement les enseignants seront payés.»