Eugène Saccomano est une figure atypique et emblématique du paysage médiatique. Mémoire du football français et international dont il couvre l'actualité depuis une quarantaine d'années, il jouit d'un état de service impressionnant. Rien qu'en le foot, son micro de journaliste radio s'est «produit» aux quatre coins de la planète. Coupe du monde, Euro, Champions League, grands championnats européens, Coupe d'Afrique. D'Europe1 à RTL en passant - momentanément - par l'écran de LCI, il a alterné interviews, directs des stades, chroniques et émissions décalées. Dont la célèbre «On refait le match» où, avec des confrères de sa trempe, il revisite à sa manière le feuilleton d'une rencontre ou d'une journée.Mercredi soir, à l'heure d'Egypte-Algérie acte III, Eugène Saccomano était au Stade de France pour la énième sortie des Bleus. Il a assisté sur Eurosport à une bonne partie de l'empoignade de Khartoum. Il a accepté avec plaisir de «refaire le match» qui envoie les Verts en Afrique du Sud. «Allez, on refait ce match», a-t-il accepté sans la moindre hésitation. Eugène, vous avez suivi, au niveau de la salle de presse, une partie d'Egypte-Algérie. En attendant le coup d'envoi de France-Irlande, on abuse un peu de votre temps pour commenter cette confrontation. Avec plaisir ! Allez on refaitttttttttttttttttttt le match pour nos amis Algériens ! L'Algérie renoue avec la phase finale de la Coupe du monde au terme de sa victoire contre l'Egypte. Un verdict prévisible ? L'issue de la confrontation était loin d'être prévisible. Il y avait un tel remue-ménage, une telle passion autour du match. A son arrivée au Caire, l'équipe d'Algérie a connu des évènements difficiles à supporter. A l'évidence, le caillassage de son bus a dû peser sur le moral de l'équipe. On s'était demandé si la confrontation décisive allait se jouer dans de bonnes conditions. C'est ce qui s'est passé. Au final, les Verts l'ont emporté… L'équipe d'Algérie a eu le mérite de ne pas tomber dans quelque piège. Il faut noter tout de même qu'au Soudan, les Egyptiens n'ont pas fait dans la provocation. Karim Ziani et ses camarades ont bien joué au football durant la majeure partie de la rencontre. Le but (de Antar Yahia) était superbe. En seconde mi-temps, ils ont raté de peu de doubler la mise. Quoique bien négociée, la fin de partie a été en revanche un peu difficile. Soumis à l'intenable pression de dernière minute, les joueurs donnaient l'impression sur certaines actions de faire n'importe quoi. Familier du football algérien, dont vous avez connu nombre de représentants, quel commentaire vous inspire à chaud cette qualification ? On est très content ! Au regard du contexte qui a entouré cette confrontation, c'est une victoire et une qualification méritées. Bon vent pour l'Algérie pour ses retrouvailles avec le Mondial après une si longue absence. Espérons que les Bleus et les Verts ne se retrouvent pas dans le même groupe ! (rires). Le football algérien suscite à nouveau le débat dans les rédactions parisiennes... Et pour cause ! L'Algérie est une terre de football. Son football est un astucieux mélange entre joueurs d'ici et de là-bas. En France, j'ai connu de grands joueurs algériens de la trempe de Mustapha Dahleb. De part et d'autre de la Méditerranée, il y a des générations entières de footballeurs de talent. Dommage que l'Algérie - comparativement au Cameroun, par exemple - n'ait pas été régulièrement présente en phase finale de la Coupe du monde. Singularité de cette équipe par rapport aux précédentes, la proportion des joueurs évoluant en Europe est sans précédent... L'amalgame entre les joueurs algériens nés ou évoluant en France (et en Europe) s'est toujours bien fait.