Mais quelle mouche a donc piqué Eugène Saccomano pour qu'il se laisse aller à de tels propos ? Le plus célèbre radio-reporter sportif français, que l'on disait pourtant très ami avec les footballeurs de son pays, notamment les stars de l'équipe de France, s'est en effet pris hier à Zinedine Zidane, l'accusant de «ne vivre que pour l'argent». Dans un livre à paraître, l'animateur de la station RTL n'y est pas allé avec le dos de la cuillère. «Je l'avais remarqué lors d'un entretien il y a dix ans pour VSD, après lequel il m'avait demandé à être payé», a-t-il indiqué, avant d'ajouter : «L'an dernier encore, il a provoqué la colère des élus marseillais qui avaient élaboré avec lui un complexe de futsal au cœur des quartiers Nord de la ville. Il a finalement opté pour Aix-en-Provence parce qu'il y avait plus de sous là-bas... En dépit de l'image généreuse qu'il donne, tout ce qu'il fait est aujourd'hui payant.» Eugène Saccomano a peut-être ses raisons de s'attaquer de la sorte à un tel personnage mais il ne devrait pas réduire l'aura d'un Zidane au fait qu'il ne soit qu'un simple coureur derrière l'argent. Le journaliste français, qui jouit d'une expérience dans le domaine d'une quarantaine d'années, sait parfaitement que n'importe quelle star au monde, dans n'importe quel domaine, monnaye ses interviews sauf lorsqu'il s'agit pour elle de faire de la promotion pour un spectacle dans lequel elle est impliquée. En outre, cela fait bien plus de dix ans que Zidane est signataire d'un contrat d'exclusivité avec la chaîne de télévision Canal+. Essayez donc de tirer quelques paroles pour votre journal ou votre radio à un joueur lié à un autre organe de presse. En fait, Zidane ou un autre peut vous parler s'il le veut. Tout dépend des rapports que vous avez avec lui et cela Saccomano ne le dit pas. Il est, en effet, possible qu'avec ce journaliste ou avec le journal qu'il représente, le courant ne passe pas, d'où le refus de lui accorder une interview sans paiement. Pour notre part, nous pouvons confirmer que Zinedine a bien répondu à des questions de tas de journalistes sans leur demander le moindre centime. Comment peut-il en être autrement quand on sait que le Franco-Algérien est connu pour ses engagements pour de nobles actions comme son parrainage de l'association Ella qui lutte contre les leucodystrophies, les matches qu'il dispute pour des œuvres caritatives et son titre d'ambassadeur de bonne volonté pour l'ONU. On ajoutera pour Saccomano que dans le pays de ses parents, l'Algérie, il a financé en partie la reconstruction du pavillon de pédiatrie de l'hôpital de Thenia, détruit lors du séisme de 2003, il a offert l'intégralité de son contrat de publicité passé avec l'opérateur de téléphonie mobile Nedjma à des œuvres caritatives, il a organisé un match amical à Marseille entre anciens de l'équipe de France, et dont la recette est revenue aux sinistrés de Boumerdès, il a constamment envoyé des containers d'effets vestimentaires distribués à des familles nécessiteuses, il parraine une association qui se charge de la scolarité des enfants du Sud... etc. Saccomano devrait nous citer une autre star française qui en fait autant au lieu de chercher à focaliser l'opinion publique sur un fait d'une banalité extrême. Remarquez, il s'en prend à Zidane dans son livre qu'il cherche à vendre et dans ce cas, l'ex-star du football mondial représente une formidable promotion pour ce bouquin qui, finalement, vise à se faire… beaucoup de sous.