«Au revoir et merci.» C'est ainsi que s'est exprimé, mercredi dernier, Rabah Saâdane lors de la conférence de presse qui a suivi le match Algérie-Etats-Unis. Les confrères présents sur place ont diversement interprété cette sortie médiatique du coach national, la majorité estimant qu'il s'agissait là d'un adieu de sa part pour bien montrer que sa mission à la tête des Verts venait de s'achever. Cependant, à une question relative à son devenir, l'entraîneur national a fait savoir qu'il savait ce qu'il allait faire mais qu'il préférait donner la primeur au président de la Fédération algérienne de football, Mohamed Raouraoua. La Coupe du monde s'étant terminée pour l'équipe d'Algérie, il est tout à fait normal que l'avenir de son entraîneur puisse faire la une de l'actualité, d'autant que son contrat prenait fin avec la sortie prématurée des Verts. Nombre de confères tiennent pour acquis le départ de celui qui est à la tête du staff technique de l'équipe nationale depuis la fin de l'année 2007. Pour eux, le «au revoir et merci» signifie bien que le coach national a l'intention de céder sa place. Et déjà des noms ont été présentés pour lui succéder, notamment ceux de Rabah Madjer et Mahieddine Khalef. Mais apparemment, c'est aller un peu trop vite en besogne que de croire que Saâdane est partant quasi certain. On a appris qu'il a rencontré, jeudi matin, Mohamed Raouraoua avec lequel il a longuement discuté. Il ne fait pas de doute qu'il a été question de son devenir immédiat vu que son contrat avec la FAF a expiré. Nul ne sait ce qu'ils se sont dits réellement mais on peut croire que le président de la fédération lui a fait des propositions concrètes pour qu'il demeure en place. L'après-Mondial évoqué Retour en arrière. Nous sommes le 1er mars 2010 et l'équipe algérienne est en regroupement à Alger pour préparer un match amical qu'elle doit disputer deux jours plus tard contre son homologue de Serbie. A cette période-là, il était beaucoup question de ce que Saâdane allait faire après le Mondial. La presse le donnait partant et annonçait qu'il était en pourparlers avec une fédération de football d'un pays arabe pour qu'il prenne en main son équipe nationale. On indiquait, d'autre part, que Mohamed Raouraoua était en train de prospecter pour ramener un entraîneur étranger. Le nom de Philippe Troussier était alors évoqué. Le 1er mars donc, Rabah Saâdane anime une conférence de presse et a, à ses côtés, Mohamed Raouraoua. On pose à l'entraîneur national la question de savoir si réellement il est en contact avec un pays arabe. Sa réponse avait été claire : «Ceci n'a rien de vrai. Je n'ai ni reçu de propositions ni cherché à contacter quiconque. Je suis entraîneur de l'équipe nationale jusqu'à la fin du Mondial. On verra le moment venu ce que je compte faire par la suite.» De son côté, le président de la fédération y est allé de son argumentation : «Je démens formellement tout ce qui est rapporté par la presse. Je n'ai contacté personne pour entraîner l'équipe nationale et je n'ai aucune proposition sur mon bureau.» Les deux orateurs en ont profité, ce jour-là, pour axer leurs discours sur l'après-Coupe du monde et tout ce qu'il convenait de faire pour que l'équipe nationale reste dans les dispositions qui étaient les siennes. Saâdane, surtout, s'est exprimé comme s'il allait être là après le Mondial, indiquant qu'il fallait préparer l'équipe nationale pour les échéances qui l'attendent après la Coupe du monde. Toutes les sorties médiatiques de l'entraîneur national qui ont suivi cette conférence de presse ont été du même registre avec un Saâdane qui parle énormément de l'après-Coupe du monde qu'il faut envisager et préparer. Ce ne sont pas là les propos de quelqu'un qui se dit certain de partir. Mais apparemment, il faut attendre de savoir ce que Raouraoua et lui se sont dits jeudi matin. Selon des sources proches de la FAF, le président de celle-ci serait favorable au maintien de Saâdane à la tête de l'équipe nationale mais à la condition qu'il change son staff technique. Le Gabon dès le 11 août Raouraoua aurait comme solution la nomination d'un entraîneur étranger pour épauler l'entraîneur national mais sous la coupe de celui-ci. C'est peut-être ce qui coince entre les deux hommes vu que Saâdane n'aurait pas pour intention d'abandonner ceux qui étaient à ses côtés durant ces deux dernières années. Dans un entretien qu'il a accordé à notre envoyé spécial, l'entraîneur national indique que «la possibilité que je reste c'est du 50-50». On attendra de voir ce que va décider Raouraoua sachant qu'il n'aimerait pas enlever un coach dont il a toujours dit qu'il était satisfait de son travail. Le président de la FAF va rester en Afrique du Sud jusqu'à la fin de la Coupe du monde, vu qu'il est membre de son comité d'organisation. Il sera obligé de se prononcer très vite car dès le 11 août l'équipe nationale sera de nouveau en scène pour disputer un match amical contre son homologue du Gabon, un match qui servira de revue d'effectif en vue de la très importante confrontation contre la Tanzanie le 3 septembre dans le cadre de la phase qualificative à la CAN 2012.