Plus dur sera le retour sur terre. C'est ainsi que l'on peut parler de l'équipe nationale de football après son élimination de la Coupe du monde. Avant cette compétition, les Verts paraissaient sur un nuage et avaient un statut de stars auprès de leurs milliers de supporters. Aujourd'hui, ils bénéficient encore d'une certaine aura mais avec nettement moins d'enthousiasme. C'est que, depuis, sont passés les matches perdus contre la Slovénie et les Etats-Unis qui, forcément, agissent négativement sur la notoriété du groupe des Verts. Encore plus sur son entraîneur, Rabah Saâdane, qui est soumis à une pluie de critiques qui voient en lui le responsable de l'échec de l'équipe d'Algérie. C'est ainsi que les choses sont vues sans aucun état d'âme mais également sans aucune circonstance atténuante pour celui qui a, tout de même, mené cette équipe à une phase finale de Coupe du monde. Et dire que lorsqu'il a pris cette équipe en octobre 2007, elle pataugeait dans la gadoue et se morfondait aux alentours de la 100e place du classement Fifa. Lui qui disposait de joueurs moyens (et c'est bien le niveau de tous les joueurs algériens comparativement à nombre de joueurs des autres sélections), il a réussi à en faire un groupe capable d'aller au Mondial. Il ne faut pas se prendre pour plus que ce qu'on vaut. Bien sûr on parlera du Ghana et de sa retentissante qualification pour les quarts de finale de la compétition et on dira que son équipe, au moins, sait se métamorphoser. On oublie seulement que ce Ghana a été sacré champion du monde des moins de 20 ans en 2009 et qu'il dispose lui de grands joueurs talentueux. Qu'on nous dise quel grand joueur a produit le football algérien ces 10 dernières années ? Ceux qui sortent de notre médiocre championnat tentent bien des aventures à l'étranger mais le plus souvent dans des clubs arabes de seconde zone où ils ne réussissent pas parce que pas assez forts sur le plan tactique et sur le plan physique. Quant aux joueurs émigrés qui sont en équipe nationale, il faut bien admettre qu'ils n'évoluent, pour la plupart, que dans des clubs modestes où ils ne sont pas tous titulaires. Avec ça on demande à Rabah Saâdane d'aller le plus loin possible en Coupe du monde alors que le fait de s'être qualifié pour cette compétition relevait déjà de l'exploit incommensurable. Choisir en toute sérénité Aujourd'hui, il est question du devenir de l'entraîneur de l'équipe nationale. On sait qu'il en a discuté avec le président de la Fédération algérienne de football, Mohamed Raouraoua, juste avant son retour d'Afrique du Sud avec les Verts au pays. Il se donne dix jours pour exprimer une réponse au responsable du football algérien dont on dit qu'il lui aurait proposé de poursuivre sa mission mais avec un autre staff technique dans lequel pourrait se trouver un entraîneur étranger. Rabah Saâdane ne donnait pas l'impression avant le Mondial d'être quelqu'un qui serait prêt à stopper après cette compétition. Il attendait de voir comment l'équipe nationale allait jouer en Afrique du Sud et surtout comment allaient réagir la presse et la rue. Les deux sont divisées sur la question. Il y en a qui manifestent leur soutien au coach national et ne veulent pas que quelques matches de Coupe du monde puissent effacer tout ce qu'il a apporté à cette équipe nationale. D'autres sont sans pitié et demandent son départ estimant qu'il est derrière les derniers mauvais résultats de la sélection. Comme si celle-ci était capable de remporter la Coupe du monde. Saâdane sait qu'il suffit d'un ou de deux bons matches de l'équipe nationale pour faire changer d'avis ces derniers et les amener dans son camp. Depuis plusieurs semaines, il avait axé son discours sur le fait qu'il fallait voir au-delà de la Coupe du monde et de travailler dans le sens de rendre sa crédibilité au football national. Il avait insisté, également, sur les échéances qui attendaient les Verts après le Mondial indiquant ce qu'il était en train de faire pour cela. Ce ne sont pas là les propos de quelqu'un qui se dit prêt à partir. Mais en dix jours, pas mal de choses peuvent survenir sachant que des interférences hors fédération peuvent se manifester. A partir de là il appartiendra à Saâdane de se prononcer en toute sérénité sur ce qu'il compte faire.