Selon les statistiques de la Gendarmerie nationale et sur un total de 15 200 infractions criminelles, pas moins de 2803 femmes (18%) ont été sujettes à des violences de diverses natures, durant les dix premiers mois de l'année en cours. Les femmes sont directement ou indirectement liées à ou victimes de violences. Les femmes sont les cibles les plus convoitées par les délinquants et autres criminels. C'est ce qui ressort des statistiques de la Gendarmerie nationale concernant les dix premiers mois de l'année en cours et au terme desquels 15 200 infractions criminelles incriminent directement ou indirectement des femmes. Les coups et blessures volontaires occupent le haut du tableau avec 542 cas sur les 3428 enregistrés et traités par ce corps, soit 16% des cas. A ce sujet, les violences conjugales subites par les femmes, plus particulièrement les épouses, constituent un grand pourcentage. Il est de ce fait utile de relever que ces actes demeurent encore tabous. En effet, les épouses sont néanmoins de plus en plus enclines à porter plainte, facilitant dans le sillage les interventions des services de sécurité. Par ailleurs, 37 femmes ont délibérément fait l'objet d'homicide, soit 16% des 230 traités. Les femmes constituent une des cibles favorites pour les criminels de tout acabit. En effet, les services de la Gendarmerie nationale ont enregistré 487 cas de vols perpétrés sur des femmes et cela sur un total de 4774 vols recensés. Les vols de portables sont les plus récurrents. Les femmes sont sujettes à des actes autrement plus graves. C'est le cas de le dire puisque sur 1503 cas d'homicides involontaires enregistrés sur le territoire national, 264, soit 18%, concernent des femmes. Involontaires est la traduction des suites occasionnées par des violences. Les viols sont des actes concernant exclusivement les femmes. A ce sujet, les chiffres miroités par l'institution militaire font état de 208 cas enregistrés et traités, soit 100%. 509 actes attentatoires à la pudeur ont également fait l'objet d'un traitement rigoureux de la part des gendarmes. En ce sens, 37%, soit 186, concernent des femmes. 168 femmes ont été directement impliquées dans des infractions dites violations de domiciles. Concernant ces infractions, il est indiqué que l'implication des femmes avoisine 41% sur les 414 traités par les services de sécurité. Les enlèvements sont des actes qui ont touché plus particulièrement les femmes puisque sur les 165 recensés, 108 concernent des femmes, soit un taux de 65%. Les femmes algériennes sont victimes mais également auteurs de délits. Dans ce sens, il sied de relever, selon les chiffres de la Gendarmerie nationale, que celles-ci sont directement impliquées dans des délits liés aux meurs et dont le taux représente 96%. En effet, sur 63 cas de racolage sur la voie publique, 60 d'entre ces derniers concernent des femmes. Les raisons ayant conduit ces femmes à ces pratiques sont multiples et variées. Elles sont également impliquées dans le crime organisé. Il est fait mention dans ce sens de l'implication des femmes dans 100 affaires (13%) sur les 796 associations de malfaiteurs recensées par les services de la Gendarmerie nationale. Inceste, prostitution et autres L'inceste est un acte considéré comme une abomination par toutes les religions monothéistes. Selon les statistiques de la gendarmerie concernant les dix premiers mois de l'année en cours, 15 cas d'inceste (actes sexuels entre parents ou frères) ont été traités. Sur les 15 enregistrés, 14 concernent des femmes. A ce propos, il convient de préciser que les femmes ont été à la fois victimes et auteurs. Les femmes peuvent faire preuve d'une très grande violence. A cet égard, il est noté que sur les 498 cas de destruction et de dégradation traités, 54, soit 11%, impliquent des femmes. Les femmes peuvent également constituer d'excellents appâts dans des opérations fallacieuses. En ce sens, il est fait état de l'implication de femmes dans 49 cas sur les 206 affaires d'escroquerie ou de tentatives enregistrées. La gent féminine est une proie facile pour une certaine classe de la société. Elle subit l'invective et les insultes, voire les menaces. Sur ce volet, 65% des cas concernent des femmes, soit 123 sur les 541 recensés. Par ailleurs, les divers services de la Gendarmerie nationale disséminés sur le territoire national ont traité 353 affaires d'outrage dont 29 impliquant des femmes, 101 affaires d'incendie volontaire dont 11 impliquant des femmes et 50 affaires d'abus de confiance dont 2 compromettant des femmes. La prostitution est une pratique des plus courantes en Algérie bien que celle-ci ne laisse apparaître qu'une infime partie. Selon les chiffres bien minimes avancés par les gendarmes et qui font état de 3 cas dont 2 concernant des femmes, il apparaît que cette pratique s'éloigne des regards indiscrets en raison des textes de lois répressifs appliqués. Les gendarmes dans leurs statistiques mettent en évidence des chiffres liés à d'autres infractions exprimables comme l'émission et l'utilisation de faux documents (60 affaires dont 6 compromettant la gent féminine), l'occupation illégale des biens de l'Etat et d'autrui (58 affaires dont 5 par des femmes), le recel (20 affaires dont 2 par des femmes), ainsi que divers autres délits. En ce sens, il est fait état de pas moins de 1207 autres infractions diverses dont 346 impliquent directement ou indirectement les femmes. Un réseau international contre les violences à l'encontre des femmes C'est le secrétaire général de l'ONU qui en a fait l'annonce. 14 personnalités internationales ont été choisies pour mettre en place un réseau international chargé d'enrôler le plus possible d'hommes dans la lutte contre les violences faites aux femmes, a annoncé mardi le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon. Le chef du gouvernement espagnol José Luis Rodriguez Zapatero, le ministre italien des Affaires étrangères Franco Frattini, l'archevêque sud-africain Desmond Tutu et l'écrivain brésilien Paulo Coelho font partie des 14 personnalités, dont des politiques, des activistes ou des dirigeants religieux. «Ces hommes ajouteront leurs voix à toutes celles qui appellent à l'action à travers le monde» contre ce fléau, a déclaré M. Ban lors d'une conférence de presse. «Je m'engage, non pas en tant que secrétaire général de l'ONU mais en tant que fils, mari, père et grand-père», a-t-il ajouté, avant de souligner que «70% des femmes subissaient dans leur vie une forme quelconque de violence de la part d'hommes, la plupart du temps le mari, un ami intime ou quelqu'un de leurs connaissances». Le SG de l'ONU, au travers de ce réseau, ambitionne de briser le silence entourant ce phénomène dont sont victimes les femmes dans le monde. La création de ce réseau international vient à juste titre marquer le 10e anniversaire de la Journée internationale pour l'élimination des violences faites aux femmes.