Les gardiens de parking ne se contentent plus de racketter les automobilistes. Ils en boxent quelques-uns. La victime de coups et blessures volontaires de la part d'un «gardien de parking auto proclamé» avait eu cette inouïe chance d'avoir en face d'elle une juge elle-même victime d'insultes et d'injures émanant d'un «collègue» de l'inculpé du jour qui comparaissait pour flagrant délit après une courte détention préventive aux Quatre hectares. «Que s'est-il passé exactement, il y a quatre jours, devant le bureau de poste ?», jette en battant des cils la présidente de la section correctionnelle, section détenus. La victime n'arrivera à parler qu'après avoir imploré Allah trois fois et prié sur le Prophète (QSSSL) : «Madame la présidente, cet énergumène s'en était déjà pris à moi, il y a un peu plus de deux mois dans le même périmètre. Il se balade avec un gourdin pas possible et les gens qui ne paient pas cinquante dinars, même pour cinq minutes de stationnement, ont droit à un pare-brise cassé, un phare éborgné, voire un pneu crevé !» «Laissez de côté ce qui vous est arrivé. Laissez ce que disent les gens», suggère la magistrate pressée de passer à autre chose. Elle est comme «sonnée» à l'idée d'écouter un récit d'une chose qu'elle a vécue, les coups et blessures en moins. - «J'avais garé, le temps de retirer un peu d'argent. Au retour, je suis remonté, j'ai mis ma ceinture et lui ai offert vingt dinars. Juste au moment de démarrer, j'ai entendu un bruit de métal. Je redescends et vérifie. C'était un coup de gourdin sur l'enjoliveur de la roue arrière. Au moment où j'allais protester, il a déposé le gourdin et m'a balancé deux coups de tête qui m'ont expédié sur la chaussée. Puis j'ai reçu deux autres coups de pied à l'épaule droite», pleure ce père de famille accompagné de ses trois ados de fils dont le regard en direction de Nourredine L., l'inculpé, a dû le pousser à une condamnation à la prison ferme juste pour éviter les enfants de celui qu'il avait méprisé, humilié et battu avec une incapacité de quinze jours. - «Comment vous en êtes-vous tiré ?», demande à dessein la juge. - «Grâce aux passants qui l'ont maîtrisé, en attendant l'arrivée de la police, alertée par le collègue en service devant la poste», termine la victime qui demande trois millions de centimes de dommages et intérêts après que Nourredine la furie eu reconnu les faits, regrettant son geste, et d'ajouter : «C'est un méprisant personnage, il a garé plus de cinq fois pour me jeter vingt dinars.» - «Il est à vous l'espace ?», rugit la juge. Le procureur réclame un an de prison ferme sur le siège, la présidente inflige six mois et 10 000 DA de dommages et intérêts, l'inculpé n'étant pas un délinquant primaire en matière de coups et blessures car son casier contient d'autres délits.