Le registre des naissances de l'APC de Oued Koriche a contenu 22 noms de nouveau-nés entre le 1er janvier et le 29 octobre, soit une période de dix mois. Les habitants préfèrent se rendre dans les maternités se trouvant dans d'autres localités que de faire appel aux services de la polyclinique de leur commune. Cette structure manque de moyens, d'où la peur qu'ont les patientes d'être victimes de complications chirurgicales. Les élus appellent la wilaya à réhabiliter l'image de la polyclinique à travers sa rénovation. Cela se passe dans la commune d'Oued Koriche : entre le 1er janvier et le 29 octobre, le registre des naissances tenu à jour par les services de l'APC a recensé vingt-deux naissances, avec une moyenne de deux nouveau-nés inscrits par mois. «Quand j'ai signé le registre, il y avait vingt-deux naissances depuis janvier dernier», affirme le président de l'APC, Meyssoum Mohamed Rédha, dans une récente déclaration faite au Temps d'Algérie. Le constat est très préoccupant, dit-t-il. Il ne s'agit pas là d'un recul des naissances, mais d'un problème de confiance et de crédibilité. En fait, les familles évitent de se rendre à la polyclinique du chef-lieu, elles lui préfèrent de loin des structures similaires se trouvant sur le territoire d'autres communes de la capitale, à l'instar d'Alger-Centre. Comme les enregistrements des nouveau-nés se font dans la commune de naissance, sur la base d'un document délivré par la structure sanitaire où l'accouchement a lieu, l'APC d'Oued Koriche se retrouve avec une polyclinique désertée et un registre des naissances presque vide. «Les gens ont peur. La polyclinique dispose d'un bloc opératoire, mais il n'est pas équipé. Les gens lui préfèrent d'autres structures», explique Farid Oumahmoud, élu à l'APC. La polyclinique a donc une mauvaise réputation auprès de la population locale en raison de son sous-équipement. Selon les élus, cette structure est devenue beaucoup plus un lieu d'hébergement (plusieurs familles y résident) qu'un centre destiné à prodiguer des soins aux patients. A l'APC d'Oued Koriche, les élus pensent qu'il est temps que la wilaya, à travers la direction de la santé et de la population (DSP), s'engage dans la réhabilitation de la polyclinique à tous les niveaux (bâtiment, matériel, encadrement) pour redonner confiance à la population. Au rythme où vont les choses, la commune risque un dépeuplement au profit des autres localités de la banlieue de la capitale. Outre le problème des naissances enregistrées dans d'autres APC, Oued Koriche est parfois contrainte de reloger ses propres habitants dans des sites qui ne relèvent pas de sa compétence territoriale. Rien qu'à la mi-novembre dernier, 271 familles de Diar El Kaf (ex-Carrière Jaubert) ont été transférées vers de nouveaux logements situés à Draria et Mahelma. Du coup, si chaque famille est composée de cinq membres (la moyenne nationale), plus 1300 personnes sont ainsi rayées des statistiques de l'APC d'origine. Cette dernière fait toutefois des efforts afin de maintenir sa population sur place, comme c'est le cas dans le quartier la Beaucheraye où une nouvelle cité (450 logements) remplace progressivement un bidonville datant de l'époque coloniale. Actuellement, Oued Koriche compte 40 000 habitants, selon M. Meyssoum. Le 10 septembre 2005, l'ancien président de l'APC, Sahi Saïd, a donné le chiffre précis de 53 378 habitants. La commune a perdu plus de 6000 résidants en quatre ans. Et l'hémorragie continue…