Les sons orientaux, latino américains et afro cubains exhalés par les formations programmées pour cette édition organisée sous le patronage de la ministre de la culture, ont suscité un engouement particulier de la part d'un public mixte. Mercredi dernier, la salle Ibn Zeydoun de l'Office Ryad El Feth a été littéralement prise d'assaut par les épris du jazz contemporain. A 20h sonnantes, la salle était déjà bondée par un public mixte venu se délecter du métissage de sons musicaux produits par les différentes formations participantes à cette rencontre d'un autre type mais d'une dimension contemporaine. C'est le groupe algérien Madar qui donna le starter à cette rencontre qui a pris une allure de véritable fusion de diverses influences musicales. Madar qui donna corps à un mélange entre la culture musicale de l'Algérie profonde et le jazz, envoûta le public qui, en retour, ovationna sans retenue, le riche répertoire présenté (Cirta, Herda et Sifta, Insiraf et Rahna). Ce groupe algérien, à l'origine d'un CD en 1988, a gratifié le public d'une musique qui se veut, à la fois originale dans ses formes et évocatrice dans ses origines dont elle prend racine. Les sons orientaux produits avec virtuosité par le violoniste Kheireddine M'kachiche, enrobés par le jeu de basse exécuté avec dextérité par Nadjib Gamoura, avec pour fonds musical, les accords du guitariste Aminos et sur un tempo assuré par le batteur Nazim Benkaci ,ont assurément suscité l'admiration du nombreux public au sein duquel il y avait des figures du monde musical ainsi que des enseignants en la matière. Des virtuoses pour réunir les racines Ainsi et une heure durant, le nombreux public qui occupa tous les coins et recoins de la salle de spectacle d'Ibn Zeydoun ont su apprécier les variations rythmiques et musicales concoctées savamment par ce jeune groupe auquel bon nombre de personnes prédirent un radieux avenir. Mario Canongo Trio, un groupe métissé (les membres étant natifs de la Martinique, des Antilles et des Caraïbes), a entamé son répertoire avec un «morceau» très rythmé et dont seul le tempo avait pour origine un pays occidental. Le pianiste Mario Canongo qui est présenté comme non seulement un pianiste surdoué, mais comme un musicien doté de la capacité d'adapter divers styles de musique et de les incruster dans un seul corps, a émerveillé le public par les mélodies aux senteurs à la fois afro-cubaines, latino-américaines et africaines. La grande maîtrise dont a fait montre le bassiste Linley Marthe et le batteur Jean Philippe Fanfant a suscité les ovations d'un public ensorcelé par les rythmes qui fusaient. La communion entre les artistes et le public fit naître une ambiance particulière et qui donnait l'impression que ces derniers se connaissaient de longue date. C'est dire que cette rencontre avait réussi à démolir toutes les barrières pour laisser place à un espace de confraternité et d'amour. Autrement dit, le Jazz Meeting d'Alger 2009 avait réussi son pari dont les seuls desseins étaient de réunir les origines et les racines sous le toit de l'art. L'ambiance générée par ce meeting et qui durera jusqu'au vendredi 4 décembre, sera perpétuée par les groupes algériens, Faycal Salhi Quintet, Sinouj ainsi que par les formations étrangères représentées par Pascal Schaer Trio (jazz frôlant le groove) et Raaga Trio composé essentiellement de musiciens du Burkina Faso, du Mali et de la Suisse. Il convient de souligner la bonne organisation et l'excellent accueil offert par le personnel de cette salle qui ne se vida, durant les trois jours, que très tardivement.