Il était 8h30, jeudi matin, lorsqu'un autocar s'est arrêté à une station-service d'un quartier sud de Damas pour faire gonfler un de ses pneus. Ce dernier «a explosé, car il y avait trop de pression, ce qui a causé la mort de trois personnes», a déclaré peu après le ministre syrien de l'Intérieur. Il s'agit du chauffeur iranien et de deux employés syriens de la station-service, dont un enfant de 12 ans. Le bus acheminait des pèlerins iraniens jusqu'au mausolée chiite de Sayyida Zeinab, où des milliers d'Iraniens, de Libanais ou d'Irakiens viennent régulièrement se recueillir. Le véhicule était vide au moment de l'accident. Immédiatement après, des informations contradictoires ont commencé à circuler. La thèse de l'attentat est d'abord avancée par le correspondant de la télévision d'Etat iranienne pour qui «l'explosion a été probablement causée par une bombe posée sous le bus». Depuis Téhéran, d'autres médias parlent alors de six tués et de dizaines de blessés évacués par de nombreuses ambulances vers l'hôpital voisin de l'Imam-Khomeiny. Certains accusent le groupe islamiste sunnite Fatah Al Islam, dans le collimateur de la Syrie, d'être derrière cette explosion meurtrière. D'autres encore y voient la main de groupes irakiens, ayant agi dans le contexte des relations actuellement très tendues entre Damas et Baghdad. Mais un témoin, interrogé par la télévision du Hezbollah libanais, assure, au contraire, que l'explosion est due à une bombonne de gaz dissimulée parmi les bagages des pèlerins.