La rencontre d'Ahmed Ouyahia, Premier ministre, avec les principaux élus provençaux de France, a été qualifiée à l'unanimité de «très positive». Cette visite effectuée dimanche en Algérie était «satisfaisante» et la réception de l'ensemble de l'exécutif provençal à Alger était «une première dans l'histoire des deux pays», a estimé Michel Vauzelle à l'issue de la visite. S'exprimant à la résidence de l'ambassadeur de France à Alger, les élus provençaux ont déclaré avoir eu «un échange très fructueux» qui leur a permis de comprendre le point de vue algérien. Des pistes de coopération sont déjà définies et des propositions concrètes ont été faites aux autorités algériennes. Une maison Marseille-Provence verra le jour à Alger et des groupes de travail sont constitués pour aider les PME de chaque côté de la Méditerranée à réaliser des échanges économiques. En termes de coopération, une maison Marseille-Provence verra le jour à Alger et «permettra l'invitation des PME algériennes qui souhaitent venir sur le marché de notre région Paca», a annoncé le président de la Chambre de commerce et d'industrie Marseille-Provence (CCI), Jacques Pfister. Ce dernier a déjà, au cours de la journée, visité quelques locaux. «Ce centre d'affaires s'étendra sur 800 m⊃2; et emploiera deux à trois personnes. La CCI Marseille-Provence assurera le fonctionnement et les collectivités paieront le reste», a-t-il indiqué. Les autres avancées sanctionnant les discussions portent sur la création de deux groupes de travail. Le premier entre le port de Marseille-Fos, le port d'Alger et les autres de la façade maritime algérienne pour mener ensemble certaines actions. L'on évoque également l'adoption d'un logiciel commun par les deux grands ports de chaque côté de la Méditerranée qui pourraient notamment comprendre des formations professionnelles. L'adaptation s'impose Pour encourager les échanges entre les PME algériennes et provençales, un groupe de travail devra réunir la CCI Marseille-Provence et la Chambre algérienne de commerce et d'industrie (CACI). Les élus ont souhaité que le gouvernement et la Banque d'Algérie autorisent l'ouverture d'un bureau de représentation à Marseille, qui pourrait être tenu par la Société générale, qui est candidate. Ces bureaux pourraient accueillir les entreprises algériennes qui travaillent en France et aider les entreprises françaises désireuses de travailler en Algérie. La délégation des élus provençaux a été composée du président du Conseil régional de Provence-Alpes-Côte d'Azur (Paca), Michel Vauzelle, Jean-Noël Guérini, président du Conseil général des Bouches-du-Rhône, Eugène Caselli, président de la Communauté urbaine Marseille Provence Métropole, Roland Blum, premier adjoint au maire de Marseille, et Jacques Pfister, président de la Chambre de commerce et d'industrie Marseille-Provence. Alors qu'il était annoncé pour faire partie de la mission, le maire de Marseille, qui n'a pas fait le déplacement, visitera Alger au cours du premier trimestre 2010. Les membres de la délégation ont, désormais, affirmé que les entreprises françaises allaient s'adapter. Après avoir accusé une chute de 40%, les activités des bassins est du port de Marseille et de 10% celle du port en global, les entreprises régionales commencent à s'adapter à ces mesures et la baisse n'est plus que de 15%, a affirmé Roland Blum, premier adjoint au maire de Marseille. Ensemble contre la crise A l'issue des entretiens avec les responsables algériens, Michel Vauzelle, président du Conseil régional Provence-Alpes-Côte d'Azur, a estimé que «les deux pays font face à la même crise bancaire, économique, mondiale et sociale. Nous avons souhaité venir afin de parler comme des frères et de voir comment affronter ensemble cette crise mondiale». Lors de la visite, ils ont écouté les explications du Premier ministre Ahmed Ouyahia qui a évoqué les raisons motivant l'adoption des dispositions de la LFC 2009 qui vise à lutter contre un déséquilibre de la balance des paiements et à préparer, dans une vision à long terme, l'économie de production qui viendra se substituer à l'actuelle dans 40 à 50 ans, lorsque les réserves de pétrole seront épuisées. Pour rappel, la visite des élus avait pour objectif d'obtenir des concessions concernant la loi de finances complémentaire 2009 adoptée en juillet dernier. Depuis l'adoption de cette loi, ils avaient exprimé des craintes quant aux retombées négatives sur les activités du port de Marseille notamment. La suppression de l'importation du matériel d'occasion dans le secteur du BTPH a suscité aussi les inquiétudes des entreprises françaises intervenant dans ce domaine. Mais «il s'agit d'une décision algérienne qu'il faut respecter», ont commenté les élus.