C'est en 1976 que la wilaya a lancé une étude technique générale sur l'assainissement, et qui a débouché sur un plan appelé «Schéma directeur d'assainissement du grand Alger». Le schéma a prévu entre autres la réalisation d'une station d'épuration à Baraki pour la collecte et le traitement des eaux usées se déversant dans la mer et dans les oueds, principalement Oued El Harrach et Oued Smar. La pollution de Oued El Harrach provient de trois sources principales : agricole (utilisation de produits pesticides chimiques), urbaine (rejets domestiques), et industrielle (le déversement par les unités industrielles avoisinantes de déchets toxiques). Plusieurs actions ont été entreprises par les secteurs des Ressources en eau et de l'Environnement pour redonner à Oued El Harrach son rôle écologique et lui restituer son écosystème. Ces actions, à court et moyen terme, permettront, selon les experts, de réduire la pollution, les risques d'inondations et prendront en charge les odeurs nauséabondes qui s'en dégagent. La pollution de ce cours d'eau provient de trois sources principales, agricole avec l'utilisation de produits pesticides chimiques, urbaine causée par les rejets d'eaux usées domestiques, et industrielle en raison du déversement par les unités industrielles avoisinantes de déchets toxiques, explique à l'APS le directeur de l'assainissement et de la protection de l'environnement au ministère des Ressources en eau, Hacen Aït Amara. Les eaux, autrefois propres pour la pêche et la nage, dépassent actuellement de 400 fois les normes de pollution établies par l'Organisation mondiale de la santé (OMS), selon un chercheur japonais. Elles renferment en effet des déchets nocifs comme le plomb, le chlore, le zinc, le chrome, l'arsenic et le mercure, élément chimique très dangereux, dont le taux dépasse de 30 fois les normes acceptées mondialement. Dépollution : tout a commencé en 1976 L'oued, d'une longueur de 67 km, prend sa source près de Hammam Melouane (Rocher des pigeons) ; il traverse la plaine de la Mitidja, siège d'une forte activité agricole ainsi que différentes zones industrielles, aussi bien à Alger qu'à Blida. «Pour faire face à la pollution d'origine urbaine, le secteur des Ressources en eau a entrepris plusieurs actions en matière de dépollution et pris des mesures préventives pour parer aux risques d'inondations de Oued El Harrach», affirme M. Aït Amara. C'est dans ce sens que le secteur a lancé, en 1976, une étude générale sur l'assainissement appelée «Schéma directeur du grand Alger». Parmi les actions qui ont été retenues dans ce plan, rappelle-t-on, il y a lieu de citer «la réalisation de la station d'épuration de Baraki, censée permettre la collecte des eaux usées se déversant dans la mer et dans les oueds, principalement Oued El Harrach et Oued Smar». Cette station, qui a connu un dysfonctionnement pour quelque temps, a été réhabilitée et traite de nos jours tous les rejets urbains du bassin versant centre de la capitale, autrement dit les communes du centre-ville à l'image de Bab El Oued, la Casbah, Alger-Centre, Sidi M'hamed, Hussein Dey et El Harrach. Une fois traitées, ces eaux seront refoulées vers le futur barrage de Douéra en cours de réalisation pour leur réutilisation dans l'agriculture. Les travaux d'extension de la station d'épuration de Baraki «vont probablement démarrer en janvier 2010, afin de prendre en charge toutes les eaux usées des localités du centre, conformément au Schéma directeur, parce que la capacité de l'actuelle station est presque dépassée», prévoit M. Aït Amara. D'après lui, «plus de 200 km de collecteurs d'assainissement ont été réalisés pour éviter les rejets à Oued El Harrach. 120 km de réseaux d'assainissement sont en cours pour réaliser un double objectif : la dépollution de Oued El Harrach et la lutte contre les inondations dans la ville d'Alger». Des collecteurs d'assainissement sont en cours de réalisation dans plusieurs quartiers de la première ville du pays afin de parer aux risques d'inondations, à l'instar du dédoublement du collecteur de Oued Mkassel, de 4 m de diamètre et 57 m de profondeur, entre Frais Vallon (Bouzaréah) et la plage R'mila (Bab El Oued), le collecteur intercommunal qui prend naissance à El-Biar traverse les communes d'Alger-Centre et Sidi M'hamed et aboutit au port d'Alger, ainsi que le collecteur de Pointe-Pescade (Raïs Hamidou). Des stations d'épuration dans les unités industrielles Sur les eaux usées industrielles, M. Aït Amara indique qu'«actuellement, les rejets des entreprises industrielles se font directement dans l'oued sans sélection ni traitement, ce qui sera désormais interdit, sauf avec autorisation». Pour ce faire, un dispositif réglementaire a été mis en place par le ministère des Ressources en eau, fixant les modalités d'octroi des autorisations de déversement des eaux usées autres que domestiques dans les réseaux d'assaainissement ou dans les stations d'épuration. Le décret n° 09-209 du 11 juin 2009 intervient précisément dans le but d'éviter ce genre de pratiques parce que l'existence de ces rejets dans ces lieux risque de leur causer un dysfonctionnement général. «Le déversement se fera sous autorisation, et la nature des rejets sera examinée», affirme-t-il. Dans le même cadre, «le secteur est en contact permanent avec le ministère de l'Aménagement du territoire et de l'Environnement, et nous somme convenus de la nécessité de doter toutes les unités industrielles existantes sur les deux rives de l'oued, d'unités de prétraitement de leurs propres déchets». «Une étude, sous la charge du ministère de l'Environnement, est en cours de réalisation pour la conception d'un système de prétraitement de rejets industriels. Elle sera mise à la disposition de ces entreprises qui n'ont qu'à financer ce prétraitement et le mettre en marche», précise-t-on. S'expliquant sur ce dispositif, il dit : «Ça sera une petite station d'épuration à l'échelle de l'unité industrielle qui pourra, sans aucun doute, baisser le niveau de pollution dans cette zone et nous éviter de nombreux problèmes dans le futur». S'agissant des odeurs nauséabondes que dégage l'oued, qui incommodent le voisinage et met la santé des riverains en danger, un projet-pilote intitulé «Yasmine», confié à la Seaal (Société des eaux et assainissement d'Alger) a été lancé. Il consiste en l'application d'un gel solide sur les ponts à forte circulation piétonne et de la brumisation d'un produit liquide sur le pont de l'autoroute menant vers l'est d'Alger, note M. Aït Amara.