La pandémie de grippe A dans la wilaya de Constantine a entraîné une panique générale qui s'est accentuée ces derniers jours et s'est manifestée par un rush sans précédent dans les pharmacies pour l'achat de masques et de gels hydro-alcooliques. Les flacons de savon liquide se sont arrachés depuis le mois de novembre avec une nette accélération depuis décembre. Les commerçants et les pharmaciens ont multiplié les commandes mais la demande reste trop importante. Cette ruée sur les masques de prévention antigrippe H1N1 a étonné plus d'un. «depuis le début du mois de décembre on a vendu 500 gels nettoyants !», a précisé Mme Laifaoui, gérante d'une pharmacie au niveau de la nouvelle ville Ali Mendjelli où un CEM a été fermé dernièrement à titre préventif, avant d'ajouter : «le rush est général et on va vers une rupture de stock dans la majorité des pharmacies de la ville.» Au niveau du centre ville, les pharmaciens attestent : «Nous avons vendu tous les masques en stock et on en a de nouveau commandé, on attend toujours.» A la pharmacie yekhlef, sur l'avenue abane Ramdane, les achats ne s'arrêtent pas toute la journée. «Il ne nous reste plus de tubes de gel ni de boîtes de masques», annonce la vendeuse. Idem pour la majorité des commerces de la ville, gels et masques ont disparu des étagères. Cette situation due à la campagne de sensibilisation menée par le ministère de la Santé et de la population qui prône la prévention et insiste sur le lavage plusieurs fois par jour des mains au savon liquide et au gel antibactérien ainsi que le port du masque, a provoqué une panique générale sans toutefois s'assurer sur les prévisions en la matière. Certains points de vente profitent déjà de la situation en multipliant les prix par deux ou par trois. Ainsi le flacon de 100 ml de gel antibactérien est passé de 180 DA à 350 DA en deux jours. Quant aux masques, ils sont vendus à 40 DA au lieu de 15 DA. Par ailleurs, le Dr Latrache, généraliste, précise : «Il faut surtout expliquer aux gens de ne pas entrer dans une paranoïa excessive. Je passe beaucoup de temps à expliquer aux patients ce qu'il faut faire et là où il est inutile de s'alarmer.» Quant à la demande des écoles primaires, CEM et lycées constantinois, les enseignants ont préconisé l'achat de gels personnels et de masques et du coup les parents d'élèves sont arrivés en nombre pour s'équiper. «Trouver un masque et du gel va bientôt devenir une mission impossible», ironise un parent d'élève qui affirme avoir fait le tour de la ville sans succès.