Le budget d'une famille moyenne prend un sérieux coup, avec l'achat des bavettes et du gel hydro-alcoolique. En attendant le lancement de la campagne de vaccination, les Algériens font dans la prévention. Cependant, celle-ci leur coûte de plus en plus cher. Un simple calcul estimatif fait ressortir qu'une famille moyenne doit dépenser quelque 12.000 dinars par mois pour se mettre à l'abri de cette épidémie. Comment arrive-t-on à ce chiffre à 3 zéros? Le calcul est très simple, partant du postulant qu'une famille moyenne en Algérie est composée de cinq membres dont chacun doit disposer des moyens de prévention nécessaires pour ce genre d'épidémie, à savoir les masques de protection et le gel hydro-alcoolique. S'agissant du premier produit, il est disponible en pharmacie à des prix allant de 20 à 40 dinars l'unité, selon la qualité. Sachant qu'il faut en moyenne trois à quatre masques par jour, il faut compter au minimum 1800 DA par personne et par mois. Multiplions ces accessoires de prévention par le nombre de personnes composant une famille, on obtient la coquette somme de 9000 DA rien que pour les masques. Le gel hydro-alcoolique est une autre source de dépense pour les citoyens. Et pour cause, ce produit s'arrache à prix d'or tellement il se fait de plus en plus rare. Face à l'augmentation dangereuse des cas de grippe A, les flacons de ce gel qui, jadis, trônaient sur les étagères des pharmacies au milieu de la poussière, connaissent aujourd'hui un fort regain d'intérêt. Ces derniers se vendent entre 200 et 400 DA le flacon de 100 ml. Utilisé par un seul sujet, ce flacon dure approximativement une semaine à 10 jours. Multiplié par trois pour le nombre de dizaines de jours dans le mois et par cinq pour le nombre de personnes dans une famille, le budget alloué à cette solution désinfectante tourne autour de 3000 DA. Les deux budgets réunis, l'opération de prévention contre la grippe porcine coûtera au ménage l'équivalent de l'ancien Snmg, à savoir 12.000 dinars. Une dépense que beaucoup de chefs de famille ne peuvent assumer. Ces derniers attendent impatiemment le lancement de la campagne de vaccination contre la grippe A/H1N1. Une campagne qui ne débutera que lorsque les analyses des échantillons de vaccin seront achevées. En attendant, le ministère de la Santé a procédé à l'installation de 8000 centres dans le cadre de cette campagne de vaccination. Aussi, ces derniers ont tous reçu leur quota des 713.000 doses de vaccin tant attendu et tous les dispositifs ont été mis en place pour entamer cette campagne à l'échelle nationale. Ce dispositif a été d'ailleurs rappelé par le ministre de la Santé, à plusieurs occasions. Face à une pandémie mondiale qui a ébranlé des pays où les systèmes de santé sont des plus solides, il faut dire que le département de Saïd Barkat n'a pas été ménagé par la critique. Les déclarations des différents responsables de ce département, dont le secrétaire général, le Dr Abdeslam Chakou, et le responsable de la communication, M.Belkessam, ne sont pas de nature à contredire celles de M.Barkat. Bien au contraire, elles sont complémentaires et relèvent du courage de dire la vérité des chiffres dans un environnement de communication de crise.