Les mêmes causes produisent toujours les mêmes effets. Si ce n'est pas l'excès de vitesse, c'est le refus de céder la priorité à autrui, les dépassements dangereux ou encore la conduite en état de fatigue, voire d'ébriété qui demeurent à l'origine de l'hécatombe qui continue encore sur le réseau routier de la région, malgré l'entrée en vigueur des nouvelles dispositions régissant la circulation routière. Le carnage refuse de faire trêve et continue à faire de plus en plus de victimes dont les dernières sont déplorées il y a une vingtaine de jours sur la RN3 reliant Biskra à Batna. Un grave accident ayant coûté la vie à trois personnes et fait de Biskra une wilaya bien positionnée sur la liste macabre des victimes du terrorisme routier. La grande partie de ces carnages a généralement lieu sur la RN reliant Biskra à Alger, laquelle connaît un énorme trafic routier. «Le nombre d'accidents se produisant sur cette route est deux fois plus élevé que la moyenne nationale», nous déclare un officier des brigades de la sécurité routière. La même personne ajoute : «Le groupement de la Gendarmerie nationale a décidé de procéder, depuis le début de l'année 2009, au contrôle rigoureux de la circulation afin de veiller au respect des règles de bonne conduite. En dépit de ces mesures, les accidents continuent à se produire. Cela nous pousse à afficher une présence constante au niveau du réseau routier de la wilaya de Biskra, sans pour autant oublier que l'on mène aussi une démarche répressive contre tout auteur d'acte insensé pouvant être à l'origine d'un accident meurtrier», conclut notre interlocuteur. Ceci dit, aucune tolérance n'est à l'ordre du jour de ces brigades de contrôle en vue de lutter rigoureusement contre le fléau des chauffards qui commence à prendre de l'ampleur dans la région. Toutefois, ce ne sont pas toujours les conducteurs réfractaires qui sont derrière les carnages quotidiens de la route. D'autres paramètres sont aussi à prendre en considération, tels «l'état du réseau routier qui connaît une dégradation extrême dans de nombreuses régions, le parc automobile en constante augmentation, l'absence de panneaux de signalisation au niveau de certains tronçons», explique un groupe de camionneurs empruntant la RN46. A priori, quelle politique doit-on encore adopter pour au moins diminuer le nombre des accidents, sachant qu'aucune campagne de prévention et de sensibilisation n'a été jusqu'à l'heure actuelle conséquente ? Il n'est toujours pas facile de répondre à une pareille question. «Seule mesure qui reste à instaurer serait éventuellement d'interdire la conduite à la gent masculine et d'encourager par la suite les femmes à être très nombreuses à conduire, car elles sont plus sérieuses et plus responsables en conduisant, et de ce fait elles font de moins en moins d'accidents», ironisera une conductrice qui affirme n'avoir jamais commis le moindre délit de circulation depuis de nombreuses années de conduite.