À Mostaganem, tous les quatre jours, un usager de la route y laisse la vie. Quotidiennement, deux accidents y surviennent et quatre blessés en sont évacués. En milieu rural, selon les services de la Gendarmerie nationale, la route a tué 87 personnes durant l'année 2008, soit une victime de plus qu'en 2007. Certes, la “croissance macabre” demeure significativement en deçà de la triste et sinistre courbe de l'année 2005 et ses 109 victimes ayant passé de vie à trépas, mais les pertes “gratuites” en vie humaine restent tout aussi importantes ! Culminant à hauteur de 766 accidents enregistrés au titre de l'année qui s'achève, soit 97 accidents de plus qu'en 2007, la courbe des accidents semble s'inscrire dans une progression régulière. S'élevant à 1 485 victimes évacuées en cette année 2008, Mostaganem a atteint un record quant au nombre de blessés des accidents de la route. En termes davantage illustratifs, devant susciter la préoccupation, le bilan annuel des services de la gendarmerie révèle qu'outre un usager de la route qu'on y pleure tous les quatre jours, chaque jour que Dieu fait, Mostaganem enregistre deux accidents de la route et pas moins de quatre blessés ! Hormis “l'exception” de la triste année 2005 au titre de laquelle on frôla la proportion des 77%, généralement, environ 60% des accidents de la circulation routière surviennent en rase campagne et au niveau des agglomérations rurales, 69,4% des victimes blessées sur la route sont également évacuées de cette aire relevant de la compétence de la Gendarmerie nationale. En rase campagne toujours, quelque 10% des accidents sont mortels. L'analyse statistique du drame de la route démontre que dans 80% des cas, c'est le conducteur qui demeure à l'origine des accidents survenus durant l'année. Le piéton est impliqué, quant à lui, à concurrence de 12% des cas. Les dépassements dangereux, l'excès de vitesse, la perte du contrôle du véhicule et l'imprudence du piéton ou du conducteur demeurent les causes hautement incriminées en matière d'accidentologie à Mostaganem. À un degré moindre, on évoque les manœuvres dangereuses, le refus de céder la priorité, l'emprunt de la voie gauche de la chaussée, le stationnement dangereux ou la conduite en état d'ivresse. Comme toujours, ayant été le théâtre de 61% des accidents enregistré, les routes d'envergure nationale demeurent les plus meurtrières. Les chemins de wilaya viennent en seconde position, à hauteur de 28% des accidents survenus. Si le tronçon Mostaganem-Mesra est devenu moins dangereux en raison de son aménagement en voie express, il n'en est pas de même pour son prolongement, sous-tendant la RN23 jusqu'à et au-delà de la localité de Bouguirat. Ni de la RN90A, au niveau de laquelle l'évocation du “point zéro” suscite indéniablement le tressaillement, ni de la RN11 dans sa partie Mostaganem-La Macta et son redoutable carrefour des “Sablettes”, ni de la RN90, ni de la RN17 notamment dans ses segments A et AB particulièrement fréquentés par les poids lourds en provenance ou à destination de la zone industrielle d'Arzew limitrophe ou de la partie est de la RN11 desservant la région du Dahra. Le paramètre de l'état des routes ayant été pratiquement le même, la fréquence des barrages au niveau des points névralgiques, noirs dans la terminologie des accidentologues, semble avoir porté ses fruits. Identifiés et localisés selon les statistiques du drame routier, lesdits points sont au nombre de 13, à travers le territoire de la wilaya. La plupart consistent en des virages dangereux, mais on y relève également des tronçons routiers très étroits pour la circulation en double sens où l'absence de passerelles fortement souhaitées pour les piétons contraints à traverser des voies express jugulant un trafic routier particulièrement dense. Aménager une route est, certes, nécessaire pour juguler le trafic routier en perpétuelle croissance ; encore faut-il prévoir des échangeurs, sinon du moins des passerelles pour les piétons habitant sites et douars riverains. Une route plane et bien bitumée ne suscite que vitesse et vive allure ! Dans la semaine, avec un pic de 20% des accidents à inscrire à l'actif du samedi, c'est durant le week-end que l'on devrait redoubler de vigilance. C'est le vif conseil des gendarmes pour lesquels l'homme, auteur de dépassements dangereux, d'excès de vitesse, de refus d'accord de la priorité et de traversée imprudente des routes, demeure le protagoniste du drame et de l'hécatombe. Au titre des l'année 2008, les services de la Gendarmerie nationale ont introduit un autre critère pour l'approche statistique de l'hécatombe : la répartition selon l'année d'obtention du permis de conduire. Un nouvel éclairage qui dévoile que 76,8% des conducteurs incriminés avaient décroché leur permis de conduire après l'année 2001 ! M. O. T.