Les bilans des deux dernières années des services de la Gendarmerie nationale le révèlent. À Mostaganem, en rase campagne, tous les quatre jours, un usager de la route laisse la vie. Quotidiennement, deux accidents y surviennent et 3 ou 4 blessés en sont évacués. L'an passé, les accidents étaient moindres en nombre, mais ils étaient plus meurtriers au plan gravité. Culminant à hauteur de 671 accidents enregistrés au titre de l'année qui s'achève, soit 95 accidents de moins qu'en 2008, la courbe des accidents semble malgré tout s'inscrire dans une progression régulière. Hormis “l'exception” de la triste année 2005 au titre de laquelle on frôla la proportion des 77%, généralement, environ 60% des accidents de la circulation routière surviennent en rase campagne et au niveau des agglomérations rurales. En rase campagne toujours, quelque 10% des accidents sont mortels. L'analyse statistique du drame de la route démontre que dans 83% des cas, c'est le conducteur qui demeure à l'origine des accidents survenus durant l'année. Le piéton est impliqué, quant à lui, dans 11% des cas. Les dépassements dangereux, l'excès de vitesse, la perte du contrôle du véhicule et l'imprudence du piéton ou du conducteur demeurent les causes hautement incriminées en matière d'accidentologie à Mostaganem. À un degré moindre, on évoque l'inobservation de la signalisation, les manœuvres dangereuses, le refus de céder la priorité, la circulation sur la voie gauche de la chaussée ou la circulation à contre-sens sur la voie express, le stationnement dangereux ou la conduite en état d'ivresse. Comme toujours, ayant été le théâtre de 61% des accidents enregistrés, les routes d'envergure nationale demeurent les plus meurtrières. Les chemins de wilaya viennent en seconde position, avec 28% des accidents survenus. Si le tronçon Mostaganem-Mesra est devenu moins dangereux en raison de son aménagement en voie express, il n'en est pas de même pour son prolongement, sous-tendant la RN23 jusqu'à et au-delà de la localité de Bouguirat. Ni de la RN 90A, au niveau de laquelle l'évocation du “point zéro” suscite indéniablement le tressaillement, ni de la RN11 dans sa partie Mostaganem-La Macta et son redoutable carrefour des “Sablettes”, ni de la RN17 notamment dans ses segments A et AB particulièrement fréquentés par les poids lourds en provenance ou à destination de la zone industrielle d'Arzew limitrophe ou de la partie est de la RN11 desservant la région du Dahra. Le paramètre de l'état des routes ayant été pratiquement le même, la fréquence des barrages au niveau des points névralgiques, noirs dans la terminologie des accidentologues, semble avoir porté ses fruits. Identifiés et localisés selon les statistiques du drame routier, lesdits points sont au nombre de 13, à travers le territoire de la wilaya. La plupart consistent en des virages dangereux, mais on y relève également des tronçons routiers très étroits pour la circulation en double sens où il y a l'absence de passerelles fortement souhaitées pour les piétons contraints de traverser des voies express jugulant un trafic routier particulièrement dense. Aménager une route est, certes, nécessaire pour juguler le trafic routier en perpétuelle croissance, encore faut-il prévoir des échangeurs, sinon des passerelles pour les piétons habitant sites et douars riverains. Une route plane et bien bitumée ne suscite que vitesse et vive allure !Au point de vue temporel, les “pics'' coïncident toujours avec la saison estivale, notamment durant le mois de juillet.Dans la semaine, le glissement vers le week-end semi-universel, intervenu le 14 août dernier, ne semble pas encore marquer les statistiques. Avec 18% d'accidents enregistrés à l'actif du jeudi et du vendredi, et 15% pour le mercredi, la fin de semaine, dans son ancienne version, demeure particulièrement “meurtrière”. Depuis l'année 2008, les services de la Gendarmerie nationale ont introduit un autre critère pour l'approche statistique de l'hécatombe : l'appréhension du fléau selon l'année d'obtention du permis de conduire. Un nouvel éclairage qui dévoile que 78% des conducteurs incriminés avaient décroché leur permis de conduire après l'année 2001 !