En Kabylie, il existe encore de nombreux villages qui n'ont de tels que le nom. L'isolement, l'enclavement, le manque d'infrastructures de base, l'inexistence de commodités sont des mots qui ne figurent pas dans le vocabulaire des habitants de ces hameaux. Dans la région de Boghni, et plus exactement au niveau de la commune de Bounouh, un village est laissé complètement à l'abandon. C'est l'éternel oublié des autorités. La population est éplorée et la joie est un mot d'une autre langue qu'on n'arrive pas à pénétrer. Par conte, le mal-être, la mélancolie, le chômage, font le quotidien de ses habitants. Le village de Hallouane situé presque au bout du monde est toujours dépourvu d'une école primaire. Les écoliers font une quinzaine de kilomètres en aller et retour pour suivre leur scolarité. Ils doivent se rendre au village voisin, Aït Talha, en l'occurrence, où une école primaire a été implantée. Si déjà une école fait défaut, alors que dire du reste ? Les citoyens, si tel est le mot juste, «évoluent» dans leur no man's land tout en caressant le vœu de voir des jours meilleurs. Cette situation, comme dans tant d'autres cas semblables, a tout simplement généré un exode des populations qui sont en quête de conditions meilleures. Le centre de santé de ce village a été réalisé grâce à l'apport de feu Ali Zamoum, l'homme des causes justes qui, de son vivant n'avait ménagé aucun effort pour arracher la construction du centre de santé. Hallouane est un village où revient l'espoir juste le temps des campagnes électorales. Avant chaque échéance, on promet monts et merveilles à ses habitants. Mais une fois cette échéance passée, il replonge dans l'oubli dans lequel il a toujours baigné. Aujourd'hui, ce village du bout du monde doit avoir sa part des projets de développement qui sont lancés un peu partout dans les localités de la wilaya de Tizi Ouzou.