Les sociaux-démocrates allemands exigent la démission de leur ministre de la défense Karl-Theodor zu Guttenberg. Le 4 septembre, le commandement allemand du nord de l'Afghanistan réclamait aux Américains une frappe aérienne contre deux camions-citernes contenant de l'essence, détournés par les talibans. L'opération a fait 142 morts d'après l'Otan. 137 civils dont 36 enfants se trouveraient parmi les victimes. Une commission d'enquête parlementaire est ouverte depuis hier. Nulle part ailleurs en Europe, une bavure militaire ne susciterait une crise politique d'une telle envergure. Depuis la Seconde Guerre mondiale et plus encore depuis le mouvement pacifiste des années 60-70, l'opinion allemande réagit de façon épidermique aux moindres agissements de son armée. L'affaire a déjà coûté son poste au prédécesseur de Guttenberg. Le chef de l'état-major, le général Wolfgang Schneiderhan, et un secrétaire d'Etat à la Défense, Peter Wichert, avaient également été remerciés. Karl-Theodor zu Guttenberg s'est engagé à indemniser rapidement et «de façon non bureaucratique» les victimes civiles, représentées par quatre avocats allemands. Pourtant, rien ne semble pouvoir faire cesser la «crise de Kunduz» et la polémique s'amplifie de plus en plus.