Au lendemain de la proposition émise par le directeur de l'autorité de régulation des hydrocarbures, Nouredine Cherouati, pour l'augmentation du prix du carburant de 10% en moyenne sur les dix ans à venir, et suite à la déclaration du ministre des Finances, Karim Djoudi, indiquant que cette hausse n'est pas à l'ordre du jour, les transporteurs et les chauffeurs de taxi divergent sur la question. Les premiers répercuteront l'augmentation sur les tickets mais les seconds s'y opposent. Contacté à ce sujet, M. Bouchrit, le président de la fédération des transporteurs, a affirmé hier qu'«automatiquement, si les prix du carburent connaissent une hausse, nous répercuterons cette augmentation sur les tarifs des tickets». Toutefois, pour éviter ce genre de scénario, notre interlocuteur a estimé que «dans l'optique de contrecarrer cette hausse, il serait préférable que les pouvoirs publics baissent la Tva, qui est actuellement de 17%, pour la réduire à 7%. Car le pouvoir d'achat des Algériens ne pourra supporter encore une fois la hausse des prix des tickets. Si nous arrivons à trouver un terrain d'entente avec le ministère des Transports, il se pourrait qu'il n'y ait pas de hausse». D'autre part, M. Bouchrit a indiqué qu'«outre cette question, c'est toute la politique de fixation des prix qu'il faut revoir au niveau national, puisque cette politique n'est jusqu'à présent pas définie». De son côté, le président de la fédération des chauffeurs de taxi, Hocine Aït Braham, a déclaré que sa corporation «n'augmentera pas le prix du service, dans les deux cas, hausse du prix du carburant ou pas». Et d'ajouter : «Il faut savoir que pour augmenter le prix du service taxi, des études sont réalisées pour connaître sa compatibilité avec le pourvoir d'achat des Algériens, ce qui ne sera pas le cas». Cependant, poursuit-il, «j'appelle les pouvoirs publics à baisser les taux d'imposition et les revoir à la baisse». Dans le même contexte, M. Aït Braham a indiqué que «si les chauffeurs de taxi augmentent le prix du service ils seront pénalisés». Il a avancé comme principale raison le boycott des citoyens, des citadins en particuliers. «Les citoyens se rabattront ensuite sur les chauffeurs clandestins, qui déjà constituent une concurrence informelle déloyale et profiteront de l'occasion pour absorber toute la clientèle». Enfin, les deux présidents de fédérations n'ont pas omis de citer les innombrables problèmes que connaissent leur secteur, dont le manque d'organisation et l'absence de communication avec le ministère de tutelle.